Lecture réservée à un public averti !
Avoir beaucoup d’humour est fortement conseillé !
Toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait totalement fortuite !
Ed. Albine Micheline
INTRODUCTION
Galvanisé par mon premier week-end choc trail en mai 2023, courant janvier après les fêtes de fin d’année, période des idées de bonnes résolutions à la « con », je me dis pourquoi pas un second stage cette année ! Je retrouve les coordonnées du tour opérator de l’an dernier.
Je fais un comparatif avec les autres, il demeure toujours le moins cher.
Bon c’est parti, cette année il est proposé un wee-kend de 3 jours, toujours dans le Cantal mais cette fois ci au pied du Puy de Sancy. Le récit est toujours aussi captivant et le programme sans surprise par rapport à celui de l’an dernier. Je fais un virement de 1 000 €. Augmentation de 25%. La guerre en Ukraine et le réchauffement climatique en sont sûrement la cause.
Depuis l’an dernier, j’ai fait quelques courses et suivi des programmes de préparation.
Mais mon plus cette année c’est que j’ai des blessures de trailers : chevilles en vrac et épaule en bouillie. Je vais pouvoir participer aux discussions de proprioception, d’ostéopathie et PPG.
Il y a un an je ne savais même pas qu’il s’agissait de termes de la langue française.
Même timing, à J-7, je reçois un mail de "Kiki Yoda" intitulé liste de matériels obligatoires. J’ouvre le document et cette année tous les mots me sont familiers hormis yaktrax. Je recherche sur le net et je lis : crampons chaîne à neige et glace. J’achète ce truc, tout en me disant intérieurement que ce doit être une erreur de copier-coller avec sa liste de matériels pour l’ascension du Mont Blanc. Et encore 30 € dans le budget. Je vais finir par me faire virer par ma compagne si je continue à dilapider les économies du ménage. Tout ça pour tester mes capacités de trailer "Montagnard". Je prends alors conscience de la chance que j’ai.
J-1, je fais mon sac et le tour opérator me contacte. Il m’indique que nous sommes un petit groupe à partir de Poitiers et qu’ils nous ont réservé un minibus pour le voyage. Le chauffeur est malade et l’opérateur me demande si je veux bien véhiculer tout le monde jusqu’à destination. J’accepte bien volontiers. Cela me permettra peut-être de mieux m’intégrer dans le groupe. Il me donne les instructions, où récupérer les clés et le véhicule et me transmet le listing alphabétique des personnes qui seront avec moi dans le minibus. Je regarde brièvement la liste et je m’aperçois que mon nom ne figure pas en tête de liste. Je reconnais ce nom. Il s’agit de Malek le kabyle, que j’avais rencontré l’an dernier lors de mon premier stage. Je m’interroge néanmoins : Mais pourquoi ne lui ont-ils pas confié les clés du minibus ???
JOUR 1
Le vendredi 3 mai, je me présente à 7h45 au rendez-vous convenu avec le minibus. Au fur et à mesure, 7 autres personnes arrivent avec leurs bagages. Parmi eux, du stage de l’an dernier, je reconnais Kiki Yoda, Malek le kabyle, Jo l’éclaireur, Olive et Chiffounette. Jo arrive avec tout son attirail d’éclaireur : haches, longue vue, jumelles, télescopes, arcs, fusils…La moitié du coffre est réservé à ses affaires. Nous faisons les présentations avec les 2 autres personnes : Olivier un taiseux très discret et une jeune fille très fraîche nommée Jeanne. Pourvu que nous n’ayons pas le même traceur que l’an dernier, il va la bouffer tout cru.
Départ à 8h. Pour l’instant tout est ok. A l’approche de l’A20, j’émets la volonté de prendre l’autoroute. Initiative réfutée, nous prenons direction Guéret. Nous faisons une pause au bout de 2h de trajet. Je reçois comme la veille un appel du tour opérator. « Allo, Régis de Operator trail, un participant de dernière minute au stage arrive de Paris à la gare du Mont Dore vers 12h25. Il faudrait que vous le récupériez avant de monter à l’auberge de jeunesse ». Ni merci, ni merde, Régis raccroche avant que j’ai eu le temps de lui répondre. Cela commence, j’en tiendrai compte dans mon avis final de fin de stage.
J’expose les faits à mes compagnons de voyage et Malek se propose de conduire le minibus jusqu’à destination. Comme quoi, les a priori de Opérator Trail étaient non fondés. Nous arrivons à la gare du Mont Dore vers 12h10. Le début de la première sortie trail est prévue dans le programme à 14h. Afin de ne pas être trop pressé avec notre installation et nos équipements respectifs, nous décidons de prendre notre déjeuner du midi en attendant ce dernier trailer. Son bus arrive à 12h45 au lieu de 12h25. Nous avons bien fait de prendre cette initiative. Nous arrivons à destination à 13h. Nous y retrouvons Fabienne, Rénald, Greg déjà présents l’an dernier et une nouvelle prénommée Oksana. Wills, un corrézien, est également arrivé – voiture HS, elle a déjà été récupérée par un garagiste pour diagnostic. Oh punaise, je crois reconnaître au loin cette silhouette – le traceur. Surtout ne pas le contredire – dire toujours oui !
Nous nous installons dans les chambrées comme nous le souhaitons. Yoda nous donne rendez-vous à 14h pour le départ de la 1ere demi-journée de stage. Je m’installe dans la première chambre libre en bas d’un lit superposé proche de la fenêtre et du radiateur.
Rénald et Olivier s’installent à l’étage. Wills est également installé avec nous. Il demeure 2 couchages de libre. J’entends une grosse voix derrière moi : « ce lit est libre ? ». Je ne me retourne pas, je l‘ai reconnu et je réponds : "Oui". Il s’installe au-dessus de mon couchage.
Mon stress est déjà à son maximum. Je me prépare pour 14h. Dehors par la fenêtre, je vois la neige sur les sommets. Je prends des affaires chaudes : gants, bonnet, pantalon, veste chaude et textile technique…Je vois que personne ne prend les chaînes. Je fais comme eux, je ne m’embarrasse pas…on verra bien demain. 13h45, je suis au point de rendez-vous. Nico, le fils du traceur arrive tranquille…c’est rassurant, il est très à l’écoute et veille à la bonne avancée du groupe. Un grand barbu est également là – look bûcheron – avec des mains et des pieds gigantesques. Il se nomme Manu. Mon 1er sentiment – à classer dans la même catégorie que le traceur. Comme l’an dernier, photo obligatoire avec le tee-shirt Opérator Trail. Il n’est pas fou Yoda le filou – de la bonne pub pour son business. Je connais donc déjà la grande majorité des présents. Seuls Christophe le parisien, la petite Jeanne, Oksana et Manu le bûcheron n’étaient pas présents l’an dernier.
Go, c’est parti pour 3h. Nico mène le groupe. Après 10 mn de parcours roulant, 1er passage de gué et hop un pied dans l’eau. Le chemin se rétrécit et c’est le début de la montée vers le Roc de Cuzeau. Les premiers passages enneigés arrivent vite et le parcours devient de plus en plus glissant. Après 30mn de montée, à un croisement de chemins, Yoda nous fait une situation topographique : à droite direction le Roc de Cuzeau, à gauche direction la Grande Cascade.
Nous continuons notre chemin vers la droite. Le temps s’est dégradé – brouillard, grésil et neiges de plus en plus présentes. Par endroit, nous nous enfonçons de 30 cm. Le programme c’est le programme, nous continuons à avancer. A chaque stop, nous recherchons des endroits où nous pouvons nous abriter du vent. Nous arrivons au Puy de Cacadogne.
Le temps se dégrade. Qu’est-ce que l’on fait on continue, on rebrousse chemin ? Nico prudent, propose de faire demi-tour et prendre des sentiers moins enneigés et plus abrités. Yoda s’interroge, le Sancy n’est qu’à 400 m. La prise de décision commune est prise, nous continuons sur le parcours initial. Au bout de 15mn grosse surprise, le temps vire au beau avec un grand soleil. Nous redescendons sur les pistes de ski. Il n’y a plus de chemins, que de la neige immaculée. La descente est agréable, de grandes enjambées avec quelques chutes sans dommage. L’objectif – le sommet du Puy de Sancy.
Plus de chemins, droit dans la pente. On s’enfonce et le traceur nous dit… « Allez en avant, que du plaisir ». Personne ne bronche, ok, on va faire comme si…Nous arrivons à hauteur de l’arrivée du téléphérique et continuons à monter sur les marches boisées. Beaucoup de passages enneigés, mais cela passe. Nous arrivons au sommet, la vue est belle – prise de photos et nous redescendons. De retour au téléphérique, questionnements : descente par les pistes ou passage côté téléphérique. 2 groupes se forment : les plus téméraires côté téléphérique, les plus prudents sur l’autre chemin. Côté téléphérique, la pente est bien pentue et enneigée. Un petit groupe s’y aventure. Descendre sans prise de risque, c’est agréable, surtout pour moi.
Yoda et son groupe nous attendent un peu plus bas et prennent des photos de nos descentes. Le temps devient menaçant, il nous faut descendre au plus vite. La décision est prise nous redescendrons par les pistes. Dans la descente nous retrouvons vite le chemin pierreux. Frustrés de ne pas avoir trop couru, les plus vaillants lâchent les chevaux. Pour ma part, je cours tout en restant très prudent. Méfiage, il y a énormément de cailloux. J’arrive au départ des pistes. Sur ma droite, sur une partie herbée gorgée d’eau je ressens un grand souffle d’air. Tout en courant, je tourne la tête sur la droite et je vois le traceur prendre son envol. Il est en position aérodynamique, il ne touche plus le sol, il termine son 2ème salto quand surgit une faute de positionnement du corps - atterrissage sur les fesses, rebond et il continue sa course.
Compétent, le gars ! Il est surhumain. La descente se fait tranquillement jusqu’au parking.
Arrivés en bas, les premiers repartent pour chercher les derniers. En le croisant, j’ose m’enquérir des suites de sa chute et il me répond : « Ce n’est rien, que du plaisir ! ». Ok, à sa place, j’aurai eu une triple fracture du coccyx avec déplacement des vertèbres et lui il continue à courir. Arrivé en bas, je fais comme les autres, je remonte pour aller à l’encontre des derniers. Chiffounette arrive avec le sourire et nous lui faisons une haie honneur. Pour l’instant, tout va bien. Nous redescendons et en bas des pistes sur la droite, nous prenons un chemin en faux plat montant. En tête, Yoda – il doit avoir une idée derrière la tête. Au bout de 300 m parcourus, certains s’enquièrent du groupe. Il manquerait 4-5 individus dont Chiffounette. Petit conciliabule, l’auberge de jeunesse n’étant qu’à 400m, nous concluons qu’ils y sont rentrés.
Au bout du chemin, les premiers auraient vu la bête du Gévaudan – cela reste à prouver. Yoda scrute sa montre et nous dit, on monte droit dans la pente. Sans broncher, nous nous exécutons et nous grimpons. Il commence à neiger…certains se questionnent : jusqu’où allons-nous ? Yoda, nous indique par un simple geste de la main : on continue. Le groupe s’étire.
Après une vingtaine de minutes…Yoda nous dit : STOP, on redescend. Tout le monde s’exécute. Sur la descente, nous avons la neige en plein visage. Elle tombe de plus en plus fort. Wills le corrézien est en grande forme, il descend à une allure grand V et arrive le premier à l’auberge. En 5mn, tout le monde est de retour. Je regarde ma montre 13 km et 1000 m de D+. Le programme est partiellement respecté. Vu l’enneigement des cimes, nous n’avons pas pu faire le kilométrage prévu mais par contre Yoda a respecté le dénivelé. Je croise Greg qui me demande où nous étions. Je lui raconte le final de notre parcours et lui me rapporte ce que la plupart n’ont pas vu. Chiffounette, dans un élan d’euphorie, a tenté la figure acrobatique du traceur. Résultat mauvaise réception et grosse entorse. Mince, glaçage, on verra bien comment cela évolue dans la nuit. La neige continue de tomber. Les parties herbées sont désormais toute enneigées.
Maintenant opérations : douche – séchage des affaires et faire son lit. Rdv 18h45 en bas pour un petit apéro. Je descends à l’horaire annoncé. Un petit groupe est déjà installé. Sur la table je vois des packs de bières, des bouteilles de vin et de quoi se restaurer. C’est l’occasion de se raconter la journée et de souder le groupe. A côté de nous, une autre ambiance, un autre tour opérator concurrent de celui de Yoda a regroupé une trentaine de coureurs. A l’issue de leur journée, il leur est présenté via un diaporama des conseils de préparation physique, de nutrition, de récupération. Ces participants scrutent notre méthode de récup : bières, saucissons et chips – ils semblent envieux. L’ambiance de notre groupe est excellente. Les nouveaux sont bien intégrés. Je ne vois pas le bûcheron – il est redescendu sur le Mont Dore retrouver sa petite famille. J’apprendrai à mieux le connaître demain. Sur l’ardoise de la salle de restauration il est indiqué le menu du soir : Ce sera rougail saucisse – le plat signature de la Réunion où Yoda se rend a minima 1 fois tous les ans. Quelle déception ! Nous évitons de justesse la perte de Yoda. Il manque de s’étouffer à la première bouchée de ce ragoût de saucisses. Ouf, nous aurions bien été ennuyés de le voir nous quitter. Wills le corrézien reçoit des nouvelles pas très encourageantes de son assureur – son véhicule est rapatrié en Corrèze et un taxi le ramène samedi dans l’après midi à son domicile. Le week-end va lui coûter cher. En effet le contrat que nous avons signé avec Opérator Trail indique qu’aucun remboursement même partiel ne sera effectué hormis dans les conditions suivantes : le décès, l’amputation d’un membre ou l’ouverture d’une procédure de divorce (!!! ). Les organismes sont bien fatigués à l’issue de cette première demi-journée. Demain petit déjeuner pour 8h et départ 9h.
JOUR 2
Réveil à 7h30. Il y a eu du vent toute la nuit, la neige a partiellement fondu mais le brouillard sur les cimes est bien persistant. Petit déjeuner 7h45. Un personnel de l’auberge nous a accordé l’accès à la salle de restauration avant l’heure au grand dam du gérant de l’établissement. Vu les conditions climatiques, ce matin nous allons rester à des altitudes raisonnables afin d’éviter les passages enneigés. L’entorse de Chiffounette n’a pas bien évolué dans la nuit – sa cheville est encore bien gonflée et vire au bleu. Au sein des 3 motifs de remboursement, quel sera son choix : l’amputation ou le divorce ? Le grand Manu « le bûcheron » est le 1 er tout sourire au rendez-vous. Ce temps est une aubaine pour lui. Nous récupérons ce matin Anne et Eric arrivés tard dans la soirée. Avant le départ, on n’échappe pas à la photo traditionnelle.
C’est parti, sous la pluie, direction le Roc de Cuzeau. La pluie a fait fondre beaucoup de neige. Nous arrivons à la bifurcation d’hier après midi et tournons à gauche pour descendre vers la Grande Cascade du Mont Dore. Les plus hardis se lâchent pendant que les moins téméraires essaient de garder leur équilibre. La neige ayant laissé place à un sol boueux très glissant. Dans ces conditions, Oksana semble moins à l’aise que la petite Jeannette qui évolue dans ce milieu hostile telle une chevrette. La première étant rassurée par le groupe, pendant que l’autre s’émerveille de chaque instant malgré le mauvais temps. Olivier et Manu commencent leur travail de rassemblement des troupes. Au bout de 15mn, tout le monde est présent au panoramique de la cascade. Certains prennent des photos puis nous abordons la descente en lacets jusqu’à l’entrée du Mont Dore. Nous faisons une petite pause sous un kiosque proche des Thermes – prise de barres et boissons énergétiques. Nous sommes à
l‘abri et une personne du groupe – je soupçonne Malek mais sans certitude – lance un défi à Jeanne : « Cap ou pas cap de rentrer dans la boite à livres ». Cette dernière, naïve, s’exécute et bien entendu Mr le kabyle l’enferme dans cette boîte. La pauvre petite ! Quand le traceur va s’y mettre, cela va être une boucherie.
Nous repartons et descendons vers la gare désaffectée du Mont Dore. Le GPS de Nico donne des signes de fatigue et c’est Olive le malicieux et Greg le baroudeur qui nous guident vers la source d’eau chaude au pied du lit de la Dordogne. La plupart y vont de leur petite photo souvenir. Rénald le chimiste et Malek le kabyle s’y attardant plus que les autres. Rénald pour des prélèvements pour des analyses au sein de son labo et Malek pour des incantations étranges. A posteriori, j’ai effectué des recherches sur les croyances kabyles et j’y ai lu que le prophète Mustapha prônait pour les hommes des bains de source d’eau chaude : Ils auraient des bienfaits sur la fertilité après 50 ans !!!
A la suite de ce énième arrêt, nous repartons et engageons la montée vers le Pic du Capucin. Elle se fait en sous-bois à l’abri partiel de la pluie. Nous arrivons sur un plateau où le vent important nous fouette le visage. Certains sont en short, dont le traceur qui a celui le plus court. Sa maxime depuis ce matin : « Que du plaisir ! ». Discussion entre Nico et Yoda sur la suite de la sortie. Nous montons au Capucin malgré la présence d’un brouillard de plus en plus épais. Arrivé en haut, la vue panoramique est nulle. Je soupçonne que ce passage ayant duré 10mn n’était l’occasion que d’être en accord avec le dénivelé souhaité de la sortie. Aussitôt au sommet, nous redescendons et courons sur un plateau herbé en faux plat montant. Le vent est si fort et cinglant avec la pluie, que notre avancée semble s’effectuer en marchant. Nous arrivons au bout de ce faux plat à un passage boisé où nous en profitons pour nous abriter et nous restaurer. Nous attendons les moins rapides. Le respect d’autrui dans ce groupe est exemplaire. Pour ma part je suis trempé, vivement le retour au bercail. Nous repartons sur une centaine de mètres sous les bois, et engageons en mono trace, la descente vers le chemin du retour. Nous sommes à la queue leu leu et devant moi je suis Manu le bûcheron. Il semble très à l’aise, et à une distance respectable je prends sa trace. Il me semble qu’il force ses appuis afin d’aider les descendeurs médiocres comme moi. Que nenni ! je réalise après dissipation du brouillard qu’il porte des péniches aux pieds d’où sa stabilité déconcertante. Il doit à minima chausser du « 50-12 ». Olivier le discret ainsi que le traceur continuent d’accompagner Oksana qui se retient dans ses mouvements sur cette descente technique et boueuse. Finalement, il est sympa le traceur. Au même titre que le jugement d’Opérator trail envers Malek et que ma personne envers le traceur, les jugements d’a priori sont le plus souvent non fondés. Une leçon à retenir mon Francky !
Nous attendons qu’Oksana récupère de sa descente et nous engageons la remontée vers notre auberge via les pistes de ski. A la sortie d’une partie boisée, nous finissons face au vent et à la pluie. Les organismes commencent à fatiguer et cette dernière partie est interminable. Nous arrivons à destination aux compte-gouttes, trempés. Je regarde ma montre 18.5 km et 950m de D+. Il est 12h30. Le départ cet après-midi pour la 3ème demi-journée est prévue à 14h.
Frigorifiés, nous nous changeons et essayons de nous réchauffer du mieux que l’on peut. Jo l’éclaireur est transi de froid. Pas un temps à mettre un Indien dehors – va-t-il repartir cet après- midi ? Le traceur est également dans l’expectative. Son expression depuis le début du stage "Que du plaisir" ! » a pris du plomb dans l’aile. La participation de Wills le Corrézien s’arrête là.
Un taxi le récupère à 14h pour le ramener chez lui. Il aura fait 2 sorties pour un total d’une trentaine de km à 1 000 €. Cela fait cher du km ?
Le propriétaire de l’auberge nous a préparé pour ce midi un repas froid, en mode pique-nique. Nos organismes avaleraient n’importe quoi pour reprendre de l’énergie après cette matinée apocalyptique. Et c’est bien n’importe quoi que nous ingérons ce midi. Les langues se délient : Qu’est-ce que tu fais ? tu repars, tu ne repars pas ?
Au rendez-vous de reprise de 14h, tout le monde est présent. Le rituel de la photo passé, nous partons en mode « rien à foutre, j’ai payé pour en chier, j’irai jusqu’au bout » jusqu’au village du Mont Dore. Nico a construit la trace pour une sortie allégée de 15km. Nous arrivons au même point où ce matin son Gps a lâché.
Olive et Greg prennent alors le groupe en main et nous mènent vers la Cascade Queureuilh. Nico prend du recul et vient s’enquérir des personnes en difficulté. Je lui demande : « C’est encore loin la cascade ? ». Il me répond « j’ai lâché le circuit initial depuis un bon moment, nous nous en sommes déjà fortement éloigné ». J’espère que la doublette de traceurs néophytes, connaît bien le site. J’émets des doutes mais je les suis. Nous repartons vers une seconde cascade nommée Rossignolet. Après quelques minutes de course, Yoda se rend compte qu’il a oublié ses bâtons à la précédente cascade. Il rebrousse chemin, les récupère et nous rejoint. Il a la santé le bonhomme. Nous arrivons à cette cascade Rossignolet à la forme caractéristique d’un dôme. Encore des photos – il me semble n’avoir fait que des shoots photos durant ces 2 jours. Yoda en profite pour poser avec toutes les filles. Il est dans son élément, il est heureux !
Un énième conciliabule. Les traceurs néophytes indécis prennent l’avis de Nico, sur la distance restant à parcourir si l’on récupère le tracé initial. Trop long ! Nous reprenons la direction de la station du Mont Dore. Nous contournons le village par un chemin interminable en faux plat montant et boueux. Nous sommes sur les hauteurs du village où nous faisons un arrêt pour attendre tout le monde. Nous descendons vers la station en empruntant une portion de route bitumée. A la sortie du village, il est aux environs de 16h45, il commence à bien pleuvoir et nous débutons la remontée vers notre auberge via une portion mi route mi-chemin. Le groupe
s’est éparpillé, je me cale dans les traces de Yoda, Eric, Anne et Jo l’éclaireur. Ce dernier commence à avoir quelques signes de fatigue. Il ne semble pas très copain avec le bitume et les grandes portions courues. C’est un esthète des pics rocheux. La pluie redouble d’intensité. Nous avons le vent de face. Chacun est dans sa bulle, personne ne bronche. Le mental prend le dessus sur le physique. Jo s’arrête pour se changer à l’abri. Un petit : « ça va ? » en passant à sa hauteur. Il acquiesce d’un mouvement de tête. Je continue, je reconnais le même final que ce matin. Les premiers nous font signe de regarder sur la droite. Il pleut, vent de face, je tourne la tête et aperçoit à 500 m en hauteur une forme musculeuse à l’arrêt. Je me remets en position face au vent, et j’attaque la dernière partie pentue avant l’arrivée à l’auberge. En marchant je rassemble mes esprits et essaie d’analyser ce que pourrait être cette masse vue il y 5mn. Faute de repère, j’en conclus qu’il se pourrait que ce soit la bête du Gévaudan que certains ont vu hier.
Les premiers courent face au vent. Je suis trempé, à la limite de l’hypothermie et je finis cette dernière partie en marchant. Yes, j’aperçois l’auberge, je vais pouvoir enfin me réchauffer. Dans le sas d’arrivée, il ne reste plus grand monde. Fabienne, la guerrière est là, frigorifiée, mais au contraire de moi, elle a fini en courant. Manu, le bûcheron, a un p’tit mot de réconfort, c’est sympa. Jo arrive enfin, livide. Et Yoda surgit de nulle part - Pas un pet de jeu. Il a continué un peu plus que tout le monde. Il devait sur sa montre soit lui manquer des km soit du dénivelé. Cette journée compliquée au niveau météo est terminée. A la douche ! Qu’est ce qui nous attend demain ? Je monte me changer, les étendoirs et radiateurs sont pris d’assaut. Nous avons pris cher aujourd’hui. Nico se change rapidement. Il rentre ce soir chez luiau pied du Puy Mary. Il était rassurant dans les tracés. Qui va s’y coller demain ? Cela commence à m’inquiéter. J’espère que ce ne sera pas les 2 rigolos du jour. Il était prévu, une sortie de 2h30 à 3h pour 15km. Au final 18km pour 3h15. Dans ces conditions climatiques, le surplus compte triple. Je me déshabille rapidement afin d’aller me doucher. Proche de la fenêtre, je jette un coup d’œil dehors et j’y vois Olivier le réservé en train de barboter dans la rivière jouxtant l’auberge. La température extérieure doit être de 8-10° et donc l’eau beaucoup plus fraîche et il s’ébroue dans le ruisseau tel un canard dans sa mare. J’ai encore affaire à un nouveau frapadingue cette année. Plusieurs stagiaires ont émis le souhait d’aller au Mont Dore pour acheter du fromage. Yoda appelle son fournisseur officiel et lui indique en catimini : « Prépare toi Maurice, je te ramène dans ta boutique dans 45mn une dizaine de pigeons ».
Départ 18h, nous sommes 8 à nous rendre chez Maurice. Je gare le minibus devant une maison d’un exploitant agricole. Pas de boutique commerciale, nous rentrons, du moins j’en ai le sentiment, dans la pièce de vie de sa demeure. Face à l’entrée, derrière sa table à manger, il a installé sommairement un étal composé de 3 tréteaux, sur lequel il a déposé une planche et sur celle-ci, il propose une vingtaine de tomes de Saint Nectaire. Nous sommes les 8 à la queue leu leu et Yoda est le 1er à passer sa commande. Le filou, il demande une dizaine de Saint Nectaire. Nous y passons tous et Malek ayant remarqué la mascarade commerciale questionne notre hôte afin de savoir s’il a d’autres fromages à proposer. Il nous répond que non, et nous indique le nom et la localisation d’autres exploitations. Une véritable organisation mafieuse. Nous prenons tous a minima une tomme. Cette fin d’après-midi a été plus que réussie pour Maurice. Au moment de partir, Yoda redescend du minibus avec son sac de Saint Nectaire et feint d’avoir oublié sa carte bancaire chez l’exploitant. Au bout de 3mn, il nous rejoint avec un sac qui m’a l’air beaucoup moins rempli. Le filou, je suis persuadé qu’il a rendu quelques tomes à Maurice et pris une petite commission sur les ventes.
Retour à l’auberge, il est presque 19h. Nous laissons les fromages dans le minibus, cela embaume déjà très fortement dans chaque chambrée. Je redescends comme hier soir dans la salle qui nous a été réservé. J’ai ’impression que sur la table, il y a encore plus de bières qu’hier soir. Un moment de convivialité très apprécié où nous nous racontons des anecdotes sur la journée passée. Les vannes fusent. Des affinités naissent. Je découvre un Malek moins taciturne que l’an dernier. Cela vanne à tout va. Il chambre allègrement Christophe le parisien.
L’ambiance est à la déconnade alors que l’autre groupe subit encore une présentation thématique. Ce soir le sujet est les bienfaits de la médecine douce en cas de blessures : acupuncture, physiothérapie... Je reprends une bière, je me félicite intérieurement d’avoir choisi le bon groupe. Yoda nous propose pour demain une journée allégée. Le programme sera une sortie de 4h constituée d’une grande boucle via la vallée de Chaudefour. Olivier le réservé se met à étudier les différents tracés possibles et propose une option à Yoda. Domi le traceur n’est pas dans son élément. Il a moins de certitudes dans cette région que sur le territoire du Puy Mary. L’option d’Olivier est validée. Il sera donc notre traceur demain. Bizarrement, malgré son goût pour les bains glacés dans la rivière, il m’inspire confiance, beaucoup plus que les 2 rigolos de cet après-midi. Nous dînons - au menu une bonne truffade. Nous allons nous coucher, repus. J’espère que le temps demain sera plus clément.
JOUR 3
Réveil 7h30. Je regarde dehors, la vue est bouchée. Les sommets ne sont pas visibles. La journée s’annonce encore difficile. 8h, je descends à la salle de restauration, il y a déjà foule pour le café. Il n’y a pas trop de discussions, je pense que la grande majorité se questionne sur ce qui nous attend aujourd’hui. Malek est chafouin. Jo l’éclaireur, présent dans sa chambrée, s’est levé vers 6h00 pour poser des pièges à fouines sans n’avoir une once de compassion pour ses camarades. Il a dû recevoir dans la nuit une commande de fourrures d’un client important. Yoda est également perturbé, il ne retrouve plus son slip fétiche. Il a tout fait avec lui : sa première rencontre féminine – son mariage – ses enfants – la construction de sa maison – ses principales courses – tout…Il cherche, il fouille, il questionne tout le monde - aucune piste. Nous commençons à ranger nos affaires pour le départ de cet après-midi, descendons nos linges de lit afin de les déposer à l’accueil au sein de grandes panières. Malek ne retrouve plus ses gants, il cherche dans les draps, rien – aucune trace. Jo étant dans la chambrée de Malek et également de Yoda, je le soupçonne d’avoir utilisé quelques accessoires olfactifs afin d’appâter les fouines lors de sa chasse de nuit…je vérifierai au retour de notre sortie, s’il n’a pas également utilisé une de mes paires de chaussettes.
Je descends au rendez-vous de 9h, Manu est déjà là, avec la banane. Malek est bougon, il n’a pas retrouvé ses gants. La photo traditionnelle du matin et nous partons sous la pluie derrière Olivier notre traceur du jour.
Le temps est maussade, pluie fine et brouillard. Je m’inquiète déjà de ce qui nous attend sur les hauteurs. Nous remontons les pistes en direction de la zone d’arrivée du téléphérique du Sancy. La neige a grandement fondu. En marche rapide, nous doublons des groupes de randonneurs. Au loin, je perçois les premiers de notre groupe à l’arrêt. Sur les hauteurs, ils scrutent un groupe de chamois. Ils ont plus d’aisance que moi à se déplacer dans ce milieu montagnard très rude. Olivier et Manu rameutent l’ensemble de notre groupe. Nous montons groupés sur la plateforme du Sancy. La vue est bouchée, ce qui n’empêche pas Yoda de réclamer une énième photo.
La plupart des personnes du groupe connaît parfaitement la typologie très technique de la descente du Puy de Sancy en direction du Puy Ferrand. Certains proposent donc la sécurité et une descente du côté de l’arrivée du téléphérique. Que nenni, la trace a été validée hier soir et nous la suivons malgré les prévisibles difficultés. La neige, le brouillard rendent effectivement notre progression très périlleuse. La plupart sont prudents. Les glissades sont multiples. Oksana s’accroche – elle vainc ses peurs sans émettre aucun jugement, aucune parole déplacée envers ceux qui l’accompagnent. Intérieurement, je l’imagine nous dire : " Bande de blaireaux, vous savez que je ne suis pas croisée avec un chamois ! ".
Nous arrivons après 15-20 mn de descente à la croisée de chemins :
A droite, direction la station Super-Besse et à gauche descente vers la vallée de Chaudefour via le Puy Ferrand. Le vent est glacial, nous nous protégeons pour attendre tout le monde et nous prenons le sentier direction la vallée. Olivier garde le cap par rapport à sa trace. Il prend la mesure des difficultés et des embûches rencontrées : brouillard, vent, pluie, névés glissants…Il sécurise la trace pour tous, ce qui occasionne de nombreux STOP and GO. Nous arrivons dans le brouillard au Puy Ferrand. Je pense que nous avons minimum 30mn dans la vue sur les horaires prévus. Nous abordons la descente, il n’y a plus de neige mais le terrain est très glissant. Nous nous arrêtons – pour la 1 ère fois du weekend le panorama est somptueux : en contre bas à notre droite, Super-Besse et en second plan le lac Pavin (Il me semble que Yoda avait prévu de nous y amener dans ses traces initiales), à gauche la chaîne des puys avec au loin le Puy de Dôme et en face la vallée verdoyante de Chaudefour.
Malek aperçoit un spot d’escalade qui lui rappelle ses ascensions dans l’Atlas et particulièrement le " Dirs alhiqd fi aljazazahir" . Il capte l’attention de tous tellement son récit est intéressant. Nous repartons en direction de la vallée de Chaudefour. La descente est longue, très agréable au départ avec des parties où nous pouvons nous lâcher et plus technique sur le final avec des portions très pierreuses. Nous arrivons à destination. Le paysage est complètement différent : très vert avec la présence enfin du soleil. En attendant que le groupe se reforme, Jo l’éclaireur s’éloigne discrètement vers le ruisseau. Il a sûrement dû apercevoir des truites et il est parti poser des nasses. Regroupés, nous nous faisons prendre en photo par des randonneurs.
Nous entamons la longue remontée vers le Roc de Cuzeau. Je pense que l’on doit avoir une bonne heure de retard sur les prévisions. Je ne me fais pas de soucis, Olivier le réservé, nous guide et il donne l’impression de n’avoir aucune hésitation sur le trajet à suivre. Je me cale derrière Anne et Fabienne. La progression est très agréable sur des singles alternant les montées raides et des parties courues, le tout sous les bois à l’abri du soleil. Chacun monte à son rythme. Nous nous arrêtons sur un plateau herbé afin d’attendre toute la troupe. On y perçoit un 1er sommet, avant la partie des crêtes vers le retour à notre auberge. La montée se fait en plein soleil.
Nous y rencontrons un groupe, à l’abri d’un arbre en train de se restaurer. Ils en sont au café, il doit donc être aux environs de 12h30-13h. Mes prévisions étaient donc justes. Nous arrivons à ce 1er sommet et nous en apercevons un second, par lequel la trace doit nous mener. Certains du groupe commencent à donner des signes de fatigue et il est alors proposé un circuit « bis » avec un point de rendez-vous commun un peu plus loin. Je reste caler dans le sillage de Fabienne. Plus que 100m, avant la trace bis…si elle tourne, je tourne. Plus que 50m, pourvu qu’elle tourne, 30 m « pitié Fabienne tourne ! » et son surnom me revient à l’esprit : la guerrière. Je lève la tête, personne n’a bifurqué. C’est foutu, je vais en baver jusqu’au sommet. Montée, droit dans la pente, seul Olivier prend la trace du sentier en lacet et il ne cesse de nous distancer en faisant un tiers de trajet en plus. Le grand Manu me double, il vient de quitter les derniers. En 3 enjambées, il m’a rattrapé. Punaise, il me semble que ses pieds ont encore grandi depuis hier. Il est passé au 78-13. Est- ce déjà des hallucinations ? Je me tais, je serre les dents et je continue. Après avoir gravi ce sommet, nous redescendons vers le point de rendez- vous. Le groupe est de nouveau réuni. Nous courons sur les crêtes et arrivons à un point connu : Le Roc de Cuzeau.
Nous abordons la descente galvanisés par la fin proche. Nous sommes bientôt arrivés.
Dernier STOP commun, on se regroupe, nous percevons les chalets en contrebas. Les plus hardis s’impatientent. Je prends de l’assurance et leur indique d’y aller ardemment sans nous attendre. Ainsi quand nous arriverons, ils seront déjà douchés. Je leur montre le chemin à suivre : « Droit dans la pente, jusqu’en bas ». Olivier le traceur du jour, a juste le temps de balbutier : « A….. » que Malek, Olive, Jeanne et consorts (un pote à Brio) sont déjà loin. J’attends les derniers et explique la situation. Yoda acquiesce : Ok, chacun descend à son rythme jusqu’à l’auberge. » Je perçois une pointe d’ironie et je m’engage dans la descente avec Fabienne, Anne et Eric. Aucune difficulté, single super agréable. J’enjambe une échelle de clôture et je constate que nous sommes de plus en plus proche du Mont Dore. Je m’arrête et perçois Yoda plus haut, au niveau de l’échelle de clôture, nous faisant de grands signes. Nous avons tous loupés la bifurcation sur la gauche en faux plat montant. J’enrage, je remets les sangles des bâtons et je remonte jusqu’à la bifurcation. Olive le traceur resté en arrière me montre le chemin à suivre. Les « flèches » du groupe sont beaucoup plus bas. Enfin, je prends le bon chemin et entame une descente technique jusqu’à l’orée des bois d’où nous sommes repartis les 2 derniers jours. Malek et Jeanne me doublent, quelle aisance ! Je double Oksana avec Yoda et Domi, les seuls à ne pas s’être trompés avec Olivier. Eric et Anne sont derrière moi. Enfin je perçois l’auberge, je suis de retour au bercail, il est 14h30. Finalement, la sortie aura duré 5h30, pour 21 km et 1 500 m de D+.
J’ai réussi ce nouveau défi. J’en suis fier. Désormais, je n’espère qu’une seule chose : être de retour chez moi pour 20h.
Epilogue
Ce week-end s’achève donc sur 70 km parcourus pour 4 000 m de D+. Temps exécrable mais ambiance de groupe excellente.
Après de multiples recherches, je n’ai pas retrouvé ma paire de chaussettes du samedi. Je vais contacter Malek le kabyle pour envoyer nos factures respectives à Jo l’éclaireur. Avec ce qu’il a dû se mettre dans les fouilles via son braconnage, je vais lui adresser une note salée.
Tant que nous y sommes dans la filouterie, demain je vais rédiger un courrier anonyme à mes amis douaniers afin qu’il regarde de plus près ce trafic de ventes de fromage. Je n’y mentionnerai pas Yoda. Ne sait-on jamais, si l’année prochaine il me venait l’idée saugrenue de participer à un de ses stages trail.
J’ai repris dans les semaines qui ont suivi, des nouvelles de Chiffounette. Elle aurait frôlé l’amputation ce qui lui aurait permis d’être remboursé de son stage. Aux dernières nouvelles, les médecins lui auraient conseillé d’apprendre à vivre avec un plâtre permanent.
Les incantations de Malek près de la source d’eau chaude ont eu des effets quasi immédiats dans les mois qui ont suivi ce stage. Il attendrait la naissance de ses 21 ème et 22 ème enfant.
Christophe le parisien se serait perdu lors de son retour dans les Yvelines. Son bus aurait été détourné vers le Yémen avec un passage préalable en Syrie. On l’aurait aperçu il y a 10 jours à Damas scandant « Allez l’OM ! ».
Greg et Olive auraient monté un business de création de parcours de trail et trekking. A la Chambre de Commerce où ils ont déposé leur dossier, il leur aurait été conseillé, de suivre une formation de création d’itinéraires. Cette offre étant proposée par l’IGN. Ils auraient refusé. Surtout, l’année prochaine évitez de m’inscrire à un stage proposé par GREOLV.
Olivier le discret, serait devenu ami avec Steve Stievenart dit Steve le phoque. Ils projettent en duo de traverser le détroit de Bering.
Jeanne tombée amoureuse de la montagne est toujours aussi radieuse et s’émerveille de chaque moment de sa nouvelle vie. Elle est désormais traileuse professionnelle dans la Team Salomon. "Courtney Dauwalter" serait impressionnée par ses progrès.
Rénald le chimiste serait en cours de conception d’un élixir de jouvence. Il aurait pris comme cobaye pour ses expériences, Malek le kabyle.
Finalement Domi est allé consulter un médecin quelques jours après son retour. On lui aurait diagnostiqué une triple fracture du coccyx. Il m’a été rapporté, mais je n’ai pas pu corroborer cette information, qu’il aurait répondu au médecin « Que du plaisir ! ».
J’ai rencontré la semaine dernière Manu le bûcheron. Nous avions réservé par hasard, avec nos compagnes respectives, deux nuitées au sein du même hôtel à Saint Jean de Luz. J’étais au 2ème étage et lui au 3ème. La journée était radieuse avec un soleil de plomb. C’est alors que soudain en pleine journée, j’ai eu l’impression qu’il y avait une éclipse de soleil. Surpris de ce phénomène, j’ai levé la tête, et j’ai pu constater qu’il ne s’agissait nullement d’une éclipse. Manu le bûcheron, avait laissé pendre ses pieds sur la rambarde de son balcon.
J’ai ce jour une pensée particulière pour Oksana. Elle était comme moi l’an dernier, néophyte de cette discipline. Elle ne s’est jamais plainte durant ce séjour et n’a jamais fait signe d’un quelconque ras le bol. Je lui conseillerai, si je peux me permettre le lâcher prise et de pratiquer le cri primaire « Bande de tarés, allez tous vous faire soigner les chamois ! ».
Je m’excuse platement de ne pas avoir pris le temps de contacter les autres membres de ce séjour afin d’avoir de leurs nouvelles. J’espère sincèrement pouvoir retrouver Nico, Wills, Anne, Eric, et Fabienne sur des courses ou des stages à venir.
Remerciements
Merci à Yoda pour l’organisation de son stage Trail malgré une météo déplorable.
Merci à tous les participants pour leur personnalité singulière et l’ambiance potache et bienveillante créée durant ce week-end
Merci à Nico et Olivier le réservé pour avoir secondé Yoda, en dernière minute, dans la proposition des différents parcours.
Et pour finir, un remerciement tout particulier à ma compagne qui m’autorise depuis 2 ans, à vivre de tels moments de partage et de défis sportifs.
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