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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 16:23

" L’Ultra-Trail du Mont-Blanc" 29 – 30 – 31 Août 2008

 

166 km -9400m de dénivelle + 
 
2377 au départ de CHAMONIX 

1263 à l’arrivée à CHAMONIX

Soit 1114 abandons ou hors délais 

53% d’arriv
ants.


Aventure partagée avec mes compagnons d'Ultra-trails ; mon pote Thierry Lambert et mon beau frère Gérard  Racinne pour l'UTMB  ; mes compagnons de club : Maryse Grossin, Didier Maitre et Jacky Queraux s'alignant sur la CCC

 

U T M B  : 

 

BAIGUE Christian  en 41 h 46 mn 17 s

classement 723 et  92 V2


LAMBERT Thierry
  en 41 h 46 mn 17 s 

classement 722 et  91 V2

 
RACINNE Gerard
  en 41 h 46 mn 17 s

 classement 721 et  90 V2 H 
C C C :

GROSSIN Maryse  en 25 h 10 mn 50 s
classement 1105 et  74 V1 F


MAITRE Didier
  en 24 h 27 mn 27 s
classement 954 et 343 V1

QUERAUX Jacky
 en 25h 10 mn 49 s 
classement 1103 catégorie 387 V1 H

 

Album photos complet : C'est ici


Christian Baigue : Récit d’une Aventure " L’Ultra-Trail du Mont-Blanc" 29 – 30 – 31 Août 2008 

 

166 km -9400m de dénivelle + ; 2377 au départ de CHAMONIX ; 1263 à l’arrivée à CHAMONIX, soit 1114 abandons ou hors délais  et 53% d’arrivants. 

Prologue

Depuis le mardi 26, nous sommes installés au Gîte de La Montagne à Chamonix, pour nous acclimater à la Région, l’altitude et surtout nous imprégner de l’ambiance si particulière précédent ces grands évènements que sont ces courses extrêmes.

Installation, légèrement spartiate dans c e gîte d’étape, magnifiquement fleuri à l’extérieur, mais où nous ne pouvons pas tenir debout dans notre chambre mansardée !

Après réflexion…Qu’importe, Gérard Racinne , Thierry Lambert, Jacky Quéraux et moi, prenons la décision de rester. La proximité de la ligne de départ, 20’ à pied, compense les petits désagréments.

Maryse et Serge, sont installés au camping, avec leur camping-car, alors que Didier et son épouse ont pris un appartement en famille.

Durant cette période de pré-course, nous nous retrouverons pour de superbes ballades en montagne, sur des lieux de passage de la course, Notre Dame de La Gorge, Glacier de Trient.

C’est au pied de c e glacier que nous dégusterons une succulente tarte à la myrtille, offerte par Maryse pour fêter mes 56 ans le 28, veille de la course.

La veille, à 8h du matin, nous assistions au départ de la 1ère épreuve "La petite trotte à Léon" soit 220km et 17 000m de dénivelle + à parcourir par équipe de 3, mais toujours ensembles. Ahurissant, quel courage, et quelle détermination. Mais bon, ça peut donner des idées….

Ces 3 jours de mis en condition en groupe auront été un pur bonheur.

 

Le grand Jour

Çà y est le grand jour est arrivé ; 

A 7h00, Jacky nous quitte pour rejoindre Maryse et Didier, au départ de la navette qui les conduira à Champex en Suisse, pour le départ de la CCC.

Toute la matinée, Gérard, Thierry et moi,  préparons les sacs à dos, vérification, re vérification, tout est prêt ? Il ne manque rien ? Nous revérifions, ( 2 lampes, couverture de survie, sifflet, blouson, collant etc …)

 L’après midi, nous essayons de dormir quelques heures au bord de l’eau. Même scénario que quelques mois plus tôt à La Réunion, à la différence que nous préparons nous-mêmes nos repas !

 

 18 h, nous voilà enfin sur la ligne de départ. Malgré la foule, nous sommes arrivés à nous placer correctement. Le compte à rebours commence. La musique de Vangélis nous conditionne, interrompue de temps à autre par les consignes et conseils des organisateurs "Catherine et Michel Poletti"

Catherine nous lit un texte d’une grande sensibilité, sensé nous faire résister à toute idée d’abandon ;

La chance d’être là aujourd’hui, ces 8 mois de dure préparation, les sacrifices imposés aux familles, aux amis qui nous ont supportés, et qui nous soutiennent encore, sur place ou sur internet. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Nous ne sommes pas là pour participer, mais pour aller au bout et franchir la ligne d’arrivée.

Dans les moments critiques, ces quelques mots me résonneront encore dans la tête !

 

18h30, C’est parti,

Rapidement, je me retrouve aux côtés de Gérard, puis Thierry. Nous prenons quelque photos tout en courant, et nous donnons rendez vous à Chamonix. Jusqu’aux Houches, aux côtés de Gérard, nous évoluons à 12km/h, puis le chemin s’élevant, après quelque km, je laisse mon compagnon filer.

" La Charme" 1er sommet à 1799m, 01h44mn32", joli coucher de soleil sur le Mont-Blanc, Lulu au téléphone, m’apprends que je suis 361ème ; çà va bien, je fonds sur St Gervais . Je suis impressionné par la foule qui nous acclame, comme aux Houches et plus tard aux "Contamines" Ambiance digne d’un tour de France. Je n’ai jamais vu çà sur une course à pied. C’est fantastique !

Aux "Contamines", après 4h de course et 31km, j’ai déjà 2h d’avance sur la barrière horaire, donc pas d’affolement. Mais les douleurs commencent à se faire sentir au niveau des adducteurs, des douleurs digestives apparaissent. Je n’ai toujours pas digéré le gel, pris 1h plus tôt. Le calvaire commence, l’ascension du "col du Bonhomme" 2479m sera ponctué de répits et de passages à vide. J’y arrive en 7h24 à 1h56". Je perdrai 10" dans la descente, pour remettre les lanières de ma lampe qui s’étaient défaites.

Aux Chapieux, 50km de course, il est 2h47", j’ai 3h30 d’avance su la barrière horaire, j’avance toujours, mais à l’arrache, toujours des soucis musculaires et digestifs. Encore 116km, comment vais-je faire ? Je me raccroche aux propos de l’organisatrice et pourquoi je suis là. Je pense à ma famille, aux copains, je n’ai pas le droit de me laisser dériver, surtout avec l’avance que j’ai. L’ascension du "col de Seigne" 2516m sera encore pénible, mais après 60km au compteur, j’ai l’impression d’une amélioration. Confirmation au lac Combal 65km où j’arrive avec 4h d’avance. Le jour verra ma forme revenir. J’ai dû, malgré tout perdre beaucoup de places, mais qu’importe le classement, le principal est d’aller au bout, et j’ai une grande avance. J’apprendrai plus tard que des centaines d’abandons ont déjà eu lieu .Je remonte le "Mont Favre"2435m, Je prends des photos du lever de soleil,

c’est chouette. La longue  descente sur Courmayeur sera une vraie partie de plaisir, que du bonheur !je me laisse aller, mais la fin, très raide, à un rythme soutenu  sera fatale à ma cuisse. Contracture !

Arrivée à "Courmayeur" 78km, 14h de course, 4h30 d’avance. Surprise Gérard est encore là. Il m’indique la douche où je me précipice, puis je vais prendre un vrai repas alors qu’il repart. Je me masse seul, ne voulant pas attendre, la cuisse tire un peu, mais je repars. 1h30 plus tard et 800m + haut, je retrouve Gégé au "Refuge Bertone". Il a eu besoin de se reposer un peu. Paysage splendide face au Mont Blanc,

 

Nous prenons des photos, je me ravitaille alors que Gérard repart. Refuge Bonatti, chaleur accablante, la cuisse tire un peu, je continue le long périple jusqu’à Arnuva . J’y arrive avec 5h30 d’avance. Il parait que la chaleur fait des dégâts dans le "grand col Ferret". Effectivement, çà attaque d’enfer, c’est raide, on suffoque. Au "refuge Elena" (je pense) point d’eau fraiche, çà fait du bien. De nombreuses familles Italiennes, venues en voiture, se font bronzer après le pique-nique. Les encouragements fusent ; Les belles Italiennes en tenue, plus que légères nous donnent des ailes. Effectivement, je gagne plus de 30 places dans l’ascension, malgré la chaleur. Pourtant, je ne me soucie plus de mon rang depuis longtemps et je profite au maximum des paysages magnifiques. Au sommet 2535m, le vent n’incite pas à s’attarder, et je fonce sur "La Fouly". La descente, pourtant facile et agréable réveille ou accentue  la contracture. J’arrive en bas avec 6h d’avance sur les barrières, mais la cuisse en bouillie. 108 km de parcourus, et bloqué par la douleur ! Je ne peux continuer ainsi. Après une petite collation, je me rends chez les kinés ; une chance, pas de file d’attente. Pris en mains par une apprentie qui se fait donner des conseils, j’ai un gros doute ! Pourtant, elle me fait un strapping qui s’avèrera efficace. Une prise de décontracturant fera le reste.

Au moment de repartir, je retrouve Gérard ; Victime d’un passage à vide, il est prêt à repartir. Ce que nous faisons ensembles. Nous ne nous quitterons  plus. La montée sur Champex, 123 km ne sera qu’une partie de plaisir. Nous y arrivons à 20h00 et 7h 00 d’avance, en disputant presque le sprint avec nos poursuivants ; Quels gamins !

Bon, puisque nous avons le temps, eh bien prenons le .Nous restons 2h20. Un repas bien décontracté à échanger nos impressions avec des familles de coureurs qui attendent leur héros. etc…1h00 de repos dans un dortoir foutoir, mais c’est mieux que rien. Nous refaisons le plein et c’est reparti dans la nuit. Les lampes de Gérard ont cédé. Ma lampe de rechange n’éclaire pratiquement rien. Après la rude remontée rocheuse sur "Bovine" la descente sera chaotique. Heureusement, un coureur compassif, en prêtera une de bonne qualité et nous rejoindrons Trient sans encombre, mais nous n’avons plus que 5h40 d’avance.

Grosse frayeur en remontant sur "Catogne" A mi pente, Gégé frôle le malaise. Petite récupération d’une dizaine de minutes, allongé sur un rocher, et il repart de plus belle. Cette fois, c’est moi qui ai du mal à suivre, l’arrêt m’a cassé le rythme et il m’attend en haut pour pointer ensembles.

La redescente sur Vallorcine n’en finit pas. On croit se rapprocher et c’est toujours loin en contrebas.

Finalement, nous y sommes. Du repos s’impose, Gérard m’a foutu la trouille. Nous nous rendons à la salle de massage où l’on peut se reposer. Gérard se fait soigner une ampoule et plonge dans un profond sommeil. J’en profite pour me faire masser. Que c’est bon ! Et je m’endors entre les mains expertes de la jolie masseuse. Après 30’ de présence, réveil en douceur. Nous allons prendre un repas. Pas pressés les gars  ! Finalement, au moment de repartir, surprise ! Thierry arrive. Il est tout aussi surpris que nous. Nous décidons aussitôt de repartir tous les 3 et de franchir ensembles la ligne d’arrivée. Nous remontons donc sur "La Flégère", via le "col des Montets" et la "Tête aux vents" à 2130m. Cette ultime ascension que je craignais particulièrement, ayant entendu dire qu’elle était terrible fut avalée sans encombre, presque euphorique. Au sommet, paysages magnifiques, nous prenons même le temps de refaire quelques photos, avant d’attaquer la descente au rythme de notre ami Thierry, un peu affaibli par un tendon récalcitrant.

Personnellement, je craignais encore pour ma cuisse, mais à peine une petite sensation de gêne, qui en fait ne me gênait plus du tout.

En descente, j’apprends enfin par Catherine Maudet, une amie de Poitiers, au téléphone que Didier, Maryse et Jacky sont arrivés la veille, à bon port, dans les temps. Quel bonheur pour eux, mais aussi pour moi. Leur succès me comble d’aise, tout autant que ma propre réussite. Toute la journée précédente, en Italie je n’avais pu recevoir aucun message, ni appel et ayant éteint mon téléphone la nuit, je n’avais aucune nouvelle.

 A quelques km de l’arrivée, Jacky, vient à notre rencontre et nous accompagne en courant jusqu’à Chamonix. Quel bonheur ! C’est impressionnant de le voir courir ainsi après ses 98km de la veille.

Enfin le centre ville, Jacky s’écarte et après le tour traditionnel du centre ville, sous les acclamations d’une foule enthousiasme, nous franchissons la ligne, mains dans la main, avant de retrouver tous nos amis.

Du pur bonheur !  

 

 

 

 

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commentaires

J
<br /> un article de novembre pour un événement de fin août... ça sent le réchauffé par ici...<br /> bon courage papy...<br /> (si tu veux je sais comment on met de la musique)<br /> <br /> <br />
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  • Kiki 86
  • FINISHER  : Diagonale des Fous à La Réunion 2002, 2007,1010 et 2012  ou je me classe 1er V3 , 2017, 2021 et 2022 avec ma fille Céline
UTMB : 2008 et 2011 
Marathon des Sables 2010
Objectif : 2023 : Senpereko Trail - Montan'Aspe - Trail des Cathares
Date de naissance : 28/08/1952
  • FINISHER : Diagonale des Fous à La Réunion 2002, 2007,1010 et 2012 ou je me classe 1er V3 , 2017, 2021 et 2022 avec ma fille Céline UTMB : 2008 et 2011 Marathon des Sables 2010 Objectif : 2023 : Senpereko Trail - Montan'Aspe - Trail des Cathares Date de naissance : 28/08/1952

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Jean-Pierre GORGEON : Co-équipier et Entraineur à l'ASPTT POITIERS m'a permis de réaliser :

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  • 2h40'46" au Marathon le 12/10/1997 lors des Championnats de France de Marathon à REIMS (95èm Perf Nationale V1 et 31ème M45)

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Jean-Paul GOMEZ :
Finaliste Olympique du 10 000m à MONTREAL en 1976 : Bien que ne m'ayant jamais entrainé m'a toujours apporté des conseils éclairés, notamment lorsqu'il entrainait  à mes côtés l'école d'Athlétisme de L'ASPTT