J’ai trop de respect pour les femmes pour dire que le Trail des piqueurs est une course d’hommes, mais quand même…
Avec William et Alexandre, l’objectif est de s’imposer un WEC, un weekend end choc afin de bouffer du dénivelé et de la distance, de casser de la fibre musculaire, le tout dans un cadre fort sympathique que nous ne connaissons pas le village de St Jean des Ollières dans le département du Puy de Dôme, à un ¼ d’heure de route de Clermont Ferrand.
La course de 47 kms pour 2.000m de dénivelé positif à lieu le dimanche avec un départ à 8h30, mais comme nous sommes très (trop ?) joueurs nous voulons participer la veille à la sortie off qui permet de reconnaître le parcours avec les ravitos en moins et la pluie et la nuit en plus ! Avec Alex le scénario nous rappelle un peu le Grand Trail Stevenson de l’été dernier, pour William c’est une grande première d’enchainer deux grosses journées.
Après un Poitiers-Clermont que l’on commence à connaître par cœur, nous posons nos sacs dans le chalet du cuisinier du centre d’animation de St Jean des O. Il est midi sur la ligne de départ nous retrouvons l’ami Xavier Savatier, venu lui aussi se faire un weekend end à transpirer mais sur la moitié de la distance ce samedi. Finalement sur le off du 47 bornes nous sommes au début une douzaine, puis six et puis enfin, tous les trois à terminer le parcours à notre allure. Mises à part des averses intermittentes, nous profitons de ce magnifique tracé et de ses paysages de montagnes à vaches, où les montées raides, succèdent aux descentes pentues ! Quelques portions nécessitent même l’aide de corde fixe et finalement très peu de plat, de route et de bitume ! Jusqu’ au 35ème km tout va à peu près, quand comme sur un marathon nous rencontrons le mur. Les organismes morflent ça frise même l’hypoglycémie pour certains. Le mental est entamé, la nuit commence à tomber et c’est donc au pire moment que l’on s’attaque aux pierriers, des chaos basaltiques gigantesques. C’est comme si, la montagne avait dégueulé des tonnes et des tonnes de blocs de pierres, amassées n’importe comment ! Alors qu’on est cuit comme du boudin, il faut rester concentrer pour poser le pied au bon endroit.
William découvre alors qu’en Trail long, les jambes servent à se maintenir debout et la tête à avancer.
Alors que l’on finit à la frontale, des pensées parasites nous inquiètent sur notre participation le lendemain à la vraie course sur la grande distance. Mais comme on est venu pour le weekend end choc et non pour jouer le classement général on se dit qu’on va se dépouiller jusqu’au bout.
Bizarrement et heureusement les jambes sont bien là, et à 8h30 le top départ est donné en ce dimanche. La pluie nocturne a rendu encore plus glissant le parcours et la gadoue est partout. Nous voilà parti pour une bonne journée en espérant faire au moins aussi bien que la veille (8H10 de course).
Tous les trois, on part tranquillement on se prend des relais, Xavier nous abandonne assez vite pour nous semer au hasard d’un ravito, on l’aura d’ailleurs pendant longtemps en ligne de mire, il nous mettra finalement une vingtaine de mn. La forme est là et c’est tant mieux. D’avoir reconnu la veille entraine deux conséquences : C’est bien car au moins on sait ce qui nous attend, mais en même temps, ça manque un peu de découverte… nos cuisses et nos mollets répondent toujours présent, malgré l’accumulation des efforts : On va finir par croire qu’on a un bon plan d’entrainement ! Il faut même parfois calmer nos ardeurs dans les descentes roulantes, et oui la journée promet d’être longue ! Et puis le gros plus c’est quand même les ravitos avec fromage de pays, TUC et grand renfort de coca cola made in Auvergne. Le moral est bon et finalement nous sommes tous les trois ravis de notre aventure et assez fiers en franchissant la ligne d’arrivée, en 7h55. Nous y sommes arrivés, et mine de rien on vient de s’enfiler dans le weekend end 94 bornes 4.000 D+ et 16h de course. Mission accomplie et plein de nouveaux souvenirs à partager tous les trois et à vous faire partager.