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935ème sur 2420 partants et 6ème M6 sur les 15 Finishers en 48h33' malgré la blessure au genou !
Epilogue d’une aventure prévue depuis 2 ans et balayée en 2020, comme la plupart des courses par la crise sanitaire. Le départ de la 32e édition de la Diagonale des fous était enfin donné ce jeudi 21 octobre à 21 heures, par une succession de 5 vagues pour respecter les conditions sanitaires. Pour moi, affecté dans la 3ème vague ce fut à 21h20 !
ACCLIMATATION :
Mais revenons quelques semaines en arrière ; 2 mois plus tôt rien n’était encore garanti avec la situation encore précaire à la Réunion ; Couvre feu partiel, piques-niques interdits , rassemblements interdits ! Seuls quelques légers signes d’amélioration nous permettaient d’entrevoir une issue favorable. Rapidement les indicateurs s’amélioraient et avec des accords drastiques entre le Préfet et l’Organisation du Grand Raid, le feu vert était enfin accordé.
Arrivé un mois avant le Jour J, je devais en profiter pour parfaire ma préparation sur
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place ; Plusieurs sorties sur les sentiers d’Entre-Deux, dont deux montées au " Dimitile ", via le Sentier du Zèbre d’abord, puis celui du Bayonne ensuite me permettaient de constater une certaine forme.
L’arrivée précoce des copains, Nicolas et Dominique Guillout, Pierre Chansigaud et mon beau frère Gérard Racinne, sonnait l’heure de la traditionnelle sortie de 3 jours pour une reconnaissance d’une partie du circuit. Cela leur permettait également de s’adapter à la spécificité unique des sentiers Réunionnais, escarpés et abrupts à souhait. Cela nous a permis également de reconnaître la nouvelle variante " Roche Plate à Dos d’Âne " en remplacement du Maïdo, jugé dangereux. Très belle sortie à laquelle se sont greffés des trailers à la recherche de compagnons de route ‘’Bernard et Manon’’ ainsi que mon gendre ‘’Clément’’ et des amis de longue date ‘’Thierry et Laurence’’ pour la dernière étape. Malgré une météo capricieuse en début, ce joyeux petit groupe devait bien apprécier l’aventure qui permettait à chacun de se mettre en confiance.
JOUR J ; PREPARATION ; ENTREE EN SAS
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Après une nuit légèrement agitée, sans doute comme beaucoup de monde, réveil vers 7h00 . Petit déjeuner puis préparation du sac, méthodiquement et tranquillement. Tout est noté sur une fiche sur l’ordinateur. Le travail est déjà mâché puisque le contrôle a eu lieu lors de la remise des dossards la veille. Il ‘y a plus qu’à répartir le matériel obligatoire et les articles complémentaires indispensables dans les différentes poches ainsi que dans les sacs d’assistance à déposer à l’entrée du sas. Le plus important, savoir exactement dans quelle poche se trouve chaque chose. Rien n’est plus stressant que de chercher en course, ce dont on a besoin.
Petite mise à jour des N° de dossards sur facebook pour le suivi de tout le groupe par les copains, amis , famille, etc ….
L’après midi, petite sieste où l’on a du mal à s’assoupir, mais au moins, le corps se repose.
A 18h30, c’est l’heure . Nicolas et Dominique me récupèrent juste au bout de la rue et c’est parti !
Nous roulons sans encombre, trouvons une place de stationnement rapidement et nous voici à la porte du site de départ. Nous restons quelques minutes, assis sur le trottoir. Dominique et Nico veulent profiter
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encore un petit moment de leurs compagnes. Pour eux, c’est la 1ère grande aventure !
Nous entrons ; Prise de température, pass sanitaire, dépos des sacs d’assistance aux différents camions et direction les tivolis, où nous pouvons nous poser sur un banc avant le départ. Nous retrouvons Pierre puis Manon, notre compagne des 3 jours nous rejoint à son tour. Gérard dort dans un coin ! Didier nous rejoint enfin.
JOUR J ; LA COURSE
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L’heure du départ a sonné . 21h00, Nicolas s’élance avec la 1ère vague ; Ce sera ensuite au tour de Gérard, Dominique et Pierre à 21h10.
Didier est parti aux toilettes et tarde alors qu’on nous demande de rejoindre notre sas. Manon et moi nous précipitons de justesse , juste au moment où on avance sur la ligne de départ.
Avec l’expérience, je me faufile du bon côté des 500 concurrents pour être bien placé. Manon à mes côtés.
Le speaker chauffe le peloton ; c’est l’heure de la " Hola " et des bras levés ; la musique de départ ajoute à la pression qui monte à son paroxysme ! 10, 9,8,7,6,5,4,3,2,1 C’EST PARTI !!!
Nous nous élançons sur le front de mer dans une ambiance incandescente extraordinaire où la crise sanitaire est oubliée ; Des dizaines de milliers de spectateurs exultent, vocifèrent , acclament au son des percussions et des djumbés sur plus de 3 km. Tout le long, les enfants tendent les mains pour recevoir une petite tape des coureurs. Il faut sacrifier à la tradition par ci par là ! Avec les coureurs répartis sur les vagues, l’allure est supérieure à d’habitude et il faut temporiser pour ne pas se mettre dans le rouge.
Une fois, passés ‘’Terre-Sainte’’ la route commence à s’élever et le rythme à baisser. Avec Manon à mes côtés depuis le départ, nous commençons à doubler ceux qui se sont laissés emballer. Nous passons ‘’Bassin Plat’’ avant de prendre les chemins dans les champs de cannes que nous quittons avant d’entrer à " Ilet à Vidot " où la foule en liesse se déchaine à nouveau . A ce moment là, je m’aperçois que Manon a décroché .
Je passe "Ilet à Vidot " 14,7km et 660mD+ en 1h39’ soit 10’ d’avance sur mon tableau de marche. A partir de là, changement de décor ; Le silence est revenu et place aux sentiers tortueux qui s’élèvent dans la forêt dans une procession de frontales.
Pas de bouchons pour notre vague, seuls quelques ralentissements lors de passages un peu critiques. J’arrive à " Notre Dame de la Paix " 1565m de D+ à 1h20 du matin, soit 4h00 de course, soit 33’ d’avance sur mon programme.
Je continue de monter une portion de route avant de reprendre, chemin et sentiers , sous bois, alpages.
Soudain, alors que les premières lueurs de l’aube pointent à l’horizon, je me coince le pied dans un trou de passage de vaches et mon genou tourne . Petite douleur, mais à priori, rien de grave. Je continue à monter à travers les cryptomérias avant de déboucher au ravitaillement "du Nez de Boeuf " à 4h20, soit 7h00 de course. Que cette montée a été longue !!! J’ai toujours 30’ d’avance mais je marque le pas et mon genou commence à me titiller.
Je poursuis sur une partie que j’aime bien sur un sentier basaltique où il ne faut surtout pas
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accrocher les chaussures sous peine de chute assurée sur la lave effilée. Passage vers "Piton textor "puis c’est la longue descente vers "Mare à Boue " d’abord sur les sentiers de lave, puis dans les sentiers d’alpages souvent bordés d'arums. La douleur est plus présente en sautant de rochers en rochers. Le paysage est magnifique avec le Piton des Neige qui émerge des nuages avec le soleil levant .
J’arrive à " Mare à Boue " vers 6h04 du matin en 8h44’ de course. Plus que 25’ d’avance que je vais perdre sur place. Petit ravitaillement avec une assiette de pâte et un petit morceau de poulet . Ca fait du bien ! Je fais le plein d’eau et me dirige vers la tente médicale . Je patiente 15’ avant de voir un médecin qui après palpation ne trouve rien à mon genou, sinon un petit étirement d’un tendon . Il me donne un doliprane en m’assurant que ce n’est pas grand-chose ! Du temps de perdu pour rien, d’autant que la douleur reviendra vite en descendant " Kérveguen " Pour l’heure, je repars en profitant du sentier toujours bordé d’arums et de genêts . C’est toujours aussi
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beau par ici. Rapidement, le sentier s’élève en sous bois et çà devient marécageux ! Ca change de 2017 où c’était sec ! " Mare à Boue " porte bien son nom ; mais j’ai connu pire, surtout en 2012 ! Il faut sauter sur les branches placées au sol pour éviter de s’enfoncer jusqu’aux chevilles. Pour la 1ère fois en 6 participations, çà bouchonne sans cesse . l’effet des vagues où les coureurs se sont rejoints entre eux et avec ceux du " Zembrocal " Quelle galère ! Nous alternerons passages boueux et rocheux jusqu’au sommet de Kérveguen .
Surprise, une fois n’est pas coutume , la vue sur le " Cirque de Cilaos " est imprenable, complètement dégagée ! Le " Piton des neiges " qui surplombe à droite, Le " Bonnet de prêtre à gauche " et la vue à 360° sur le Cirque en face ! Que c’est beau !
La descente commence sur un sentier humide à souhait ; Pire que la semaine précédente ! Cà re bouchonne
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à nouveau. Entre cette descente hyper abrupte et technique à fort pourcentage sur la roche humide et les bouchons, c’est l’apothéose en terme de dangerosité ! 3 trailers chutent devant moi , dont un bousculé par un coureur impatient . Il sera rattrapé de justesse par ce dernier et un autre, par les poignets évitant une chute de plusieurs centaines de mètres ; Ca refroidit !
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Néanmoins, j’arrive en bas sans problème, hormis la douleur au genou bien réveillée. Sur la route qui rejoint le "Bras de Benjoin " j’entends " Christian, Christian " par l’arrière , C’est Manon qui est à mes trousses ! Nous faisons un petit bout de chemin ensembles, mais elle est plus fraîche que moi et je l’enjoins de ne pas m’attendre, nous nous retrouverons peut être à " Cilaos " En fait non, ce sera beaucoup plus tard .
Arrivée à " Cilaos " sous les acclamations du public (surtout que je suis un des rares à courir). 65km et 3336mde D+ de fait . J’ai repris 40’ sur mon tableau de prévision et j’en profite pour aller voir les kinés où je dois patienter encore 15’. L’un d’eux m’ausculte pour m’annoncer que c’est juste un petit os déplacé . Il me
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le remets sois disant en place en m’assurant que ce n’est rien. La bonne blague. Déjà 2 avis différents !!! je m’empresse de récupérer mon sac d’assistance . Je me change au soleil , c’est bien agréable. Je passe ensuite à la salle de restauration où je prends quelques pâtes avec un peu de tomate écrasée car Je n’ai envie de rien d’autre. Je constate que là encore, comme partout, les bénévoles sont aux petits soins pour les coureurs que ce soit aux pointages, comme à la restauration ou aux postes de commissaires.
J’ai dû perdre beaucoup de temps entre les soins, le sac d’assistance et le petit repas mais pas trop le choix. Ma 2ème place actuelle en M6 me booste un peu et je repars en pleine chaleur.
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La montée de "Cascade Bras rouge " sous un soleil implacable est un calvaire, surtout que j’ai mal de plus belle au genou. Je me demande si je vais pouvoir m’engager sur la montée du " Col du Taîbit " C’est l’entrée dans "Mafate " et pas de retour possible avant "Dos d’Âne " je doute, je doute , mais non, ce n’est pas possible de jeter l’éponge ! Rien que d’y penser est une aberration !
Pourtant, derrière moi, un gugus n’arrête pas de geindre au téléphone avec son épouse, son frère et je ne sais qui. Il veut se faire récupèrer au Pied du Taïbit, jurant qu’il ne fera plus de p… d’Ultras de sa vie ! Il me colle le bourdon, mais je ne peux pas le lâcher, il me colle aux basques. J’arrive au " Pied du Taïbit " et j’ai repris malgré tout 20’ sur mon tableau de marche. Je ne me pose même plus la question et je repars au plus
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vite.
Je monte doucement à mon rythme, mais régulièrement . J’appuie sur mes genoux pour limiter la douleur et çà passe assez bien. Arrivé à l’ "Ilet aux Salazes ", je ne m’arrête même pas prendre la fameuse " tisane ascenseur " qui est offerte . Sacrilège !
J’arrive au sommet du col et bascule aussitôt sur " Mafate " J’arrive à Marla à 18h45 . Plus que 15’ d’avance
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et je vais les perdre à attendre mon tour au service médical. Il me faut absolument un strap pour me
soulager. Enfin un médecin, sans cesse dérangé arrive à m’ausculter. Re verdict du tendon avec cette fois une proposition de strap pour me soulager. Enfin ! D’autre part, je suis toujours 2ème .
Après une petite soupe de pâtes, je repars. J’aurais bien fait une petite sieste au soleil, mais la musique est vraiment trop forte à cet endroit.
Je repars donc pour la montée jusqu’à la " Plaine des Tamarins " où ces arbres moussus , couchés, tordus,
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entremêlés vous feraient penser à un décor fantasmagorique d’halloween ! Bref, la montée se passe bien, je suis à mi course et j’enchaîne par " le Col des Bœufs . Ca va vraiment mieux.
La descente sur " la Plaine des merles " où la nuit me prend se passe bien, celle du " Sentier Scout " également, mais je la trouve longue surtout que la douleur me reprend.
Je trouve quelques compagnons de course pour la rude montée à "Ilet à Bourse " où j’arrive avec 1h15 d’avance sur mon tableau, mais j’ai besoin de dormir depuis un moment. Partout des coureurs dorment sur le bord du sentier. A côte du pointage, plusieurs coureurs dorment, allongés dans leur couverture de survie. Il fait très froid, mais j’ai vraiment besoin de dormir. Je mets un vêtement chaud et m’allonge à même le sol sous ma couverture de survie également. Une bénévole me propose de me réveiller 30’ plus tard. J’accepte et essaie de dormir malgré le bruit. J’ai dû finit par dormir une vingtaine de minutes et me réveille 2’ avant que l’on me réveille. La bénévole m’aide à me rhabiller car je suis gelé et frissonne. Je repars au pas de course pour me réchauffer
Arrivé à Grand Place, 98km, j’ai rétrogradé à la 6ème place M6. Peu importe, je repars pour la partie que je juge la plus difficile du parcours , la descente de la " Roche Ancrée " et remontée sur "Roche Plate " . Des centaines et des centaines de marches à monter. Alors que je commence la montée , je sens l’eau couler sur mon short, tee-shirt ! J’ai vite compris : Ma poche à eau Salomon, toute neuve pour l’occasion vient de percer. Heureusement il me reste une flasque de 500ml , c’est peu mais j’économiserai l’eau . je change juste de tee-shirt . A ce moment, " hello Christian " C’est à nouveau Manon ! Elle a dormi aussi et nous repartons pour la rude montée de " Roche Plate " On en voit jamais le bout. Le Comble , en y arrivant, on nous annonce 45’ de plus dans les rochers pour rejoindre le poste de ravitaillement déplacé plus haut. En effet l’école, menacée par les risques de chutes de pierres liées à l’incendie du Maîdo est fermée.
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Dépités, comme tous, nous repartons pour la grimpette jusqu’au ravitaillement. J’ai toujours 1 heure d’avance ; Un bénévole me donne une bouteille de coca remplie d’eau à mettre dans mon sac pour me dépanner et c’est reparti pour les "Orangers " où le poste se situe dans l’ancienne école de mon gendre "Clément ". Manon s’est arrêtée à l’entrée de l’Ilet pour dormir à nouveau. Je ne la reverrai plus avant mon arrivée.
Je m’arrête à peine et je me lance dans la descente jusqu’au " Captage des Orangers "! J’adore ce sentier où
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la rivière joue à cache- cache avec les rochers jusqu’à former de magnifiques bassins . Au captage, je me lance dans une nouvelle descente jusqu’aux "lataniers" et la "Rivière des galets" . je m’attendais à passer sur la passerelle "Bras Doussy" mais le passage se fait dans l’eau !
En remontant, j’ai du sable dans la chaussette droite. Je la change au lieu de changer les deux , ce qui me causera quelques petits désagréments plus tard !
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Pour l’heure, je poursuis mon chemin vers "Deux Bras". Plusieurs traversées de rivière, sur des rochers , c’est plus confortable. Dans la vallée, j’arrive à courir plusieurs km, c’est assez rassurant, mais c’est long.
Arrivée à "DEUX-BRAS" 120km et 7200mD+ . Seconde base de vie sous un soleil brûlant. On nous annonce 40°. J’ai perdu 52’ sur mon tableau, mais ce qui m’importe désormais est de terminer le mieux possible, après cette difficile montée de Dos d’Âne qui nous attend Contrairement à d’autres coureurs, je ne
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suis pas confronté au manque d’eau. Je mange une assiette de pâtes toujours servie par de charmants bénévoles. Je fais refaire mon strapping avant de récupèrer mon sac d’assistance et je pars à l’assaut de " Dos d’Âne ". La montée sera vraiment très dure sous la chaleur écrasante et je monte tranquillement et régulièrement. Enfin la grosse touffe de bambous géants qui annonce le sommet. Le robinet d’eau en face du sentier est pris d’assaut. J’ai la bonne surprise de retrouver mon ami et ancien entraîneur de l’époque où je courrais le marathon, Jean-Pierre Gorgeon. Nous
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échangeons quelques mots et je repars vers " Chemin Ratineau " J’ai du mal à reprendre la course et j’adopte la marche active. Après le poste, c’est partie pour la descente de la "Kalla" l’enfer redouté de tous les coureurs. Le début est épique car les rochers sont énormes et il faut s’aider des arbustes, lianes et tout ce que l’on trouve pour desccendre. Courte mais rude remontée jusqu’à la grotte de la "sorcière Kalla" avant de redescendre jusqu’à "La Possession" par un chemin rocheux à souhait. Curieusement, alors que je suis épuisé, cuit par la chaleur , cette partie se passe assez bien pour moi et je peux alterner course et marche comme à chaque fois. Par contre mon dessous de pied gauche est échauffé ; J’aurais dû changer mes 2 chaussettes lors de la traversée de rivière. J’arrive à la Possession et j’ai repris mon
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heure normale de passage. Je file au poste médical où je perds encore 15’ pour soigner mon pied , mais ce sera efficace ! Je me ravitaille et repars assez vite. Alors que je viens de quitter le poste, j’ai le plaisir de
retrouver Anne, sa fille Jeanne et Christelle. Ca fait du bien de discuter un peu avec des amies, mais je ne peux m’attarder trop longtemps car mon fils Stéphane vient de me renseigner sur le classement M6 et j’ai retrouvé la 3ème place M6, et nous sommes 5 dans un mouchoir de poche. Je repars donc en direction du " Chemin des Anglais". En chemin, je m’arrête dans un bar acheter une bouteille de 50 cl d’eau pour complèter ma flasque ; c’est plus pratique que ma bouteille d’1 litre dans le sac à dos que je traîne depuis le matin. Finalement la boisson m’est offerte par le patron "Sympa".
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J’attaque donc les pavés du Chemin des Anglais, toujours sous la chaleur implacable. Les pierres du bas côté sont brûlantes !!! Les premiers lacets sont très raides et éprouvants ; Les successions de ravines à descendre et remonter le sont également, mais j’avance à un rythme correct , enfin je pense ! la dernière descente sur " Grande Chaloupe " est complexe avec les pierres dans tous les sens, il faut être très prudent. A Grande Chaloupe, j’ai perdu 46’ et sans doute mon espoir de podium, mais seule compte à présent la certitude d’aller au bout ! Je
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repars pour l’ultime montée qui débute par une nouvelle portion de "Chemin des Anglais jusqu’à St Bernard , puis jusqu’au "Colorado " La nuit me prend à la sortie de St Bernard . La montée dans la terre rouge se fait surtout dans une saignée étroite de terre très raide, un goulet interminable. Néanmoins j’arrive assez vite au sommet et je rejoins le poste de contrôle et de ravitaillement. J’enfile le débardeur de l’organisation obligatoire, j’avale un peu de soupe et je repars pour la dernière descente sur "La redoute"
Ce sera un enfer ! Mon genou me fait à nouveau souffrir et j’ai vraiment du mal sur ce sentier très rocheux. Je m’accroche aux branches, aux rochers de côté , enfin, où je peux pour limiter la douleur à chaque effort ! Alors que les autres fois, je descends en 45’, je mettrai 1heure de plus !
Néanmoins, j’arrive en bas et il reste un petit km pour rejoindre l’arrivée ; Je mets un point d’honneur à courir cette portion et l’arrivée sur le stade donne des ailes. Au dernier virage, mes petits enfants m’attendent, depuis longtemps d’ailleurs ! Ils s’élancent à mes côtés pour le dernier hectomètre ; Quelle émotion ! Rien que pour ce moment inoubliable, je n’aurais jamais pu renoncer ! Nous passons la ligne sous les acclamations et j’ai du mal à refouler une petite larme de bonheur !
Le bonheur de passer la ligne avec eux a effacé en un instant des heures de galère !
C’est fait , ma 6ème Diagonale des Fous est bouclée en 48h33’!!!
Au final, à 30 'près j ai malgré tout tenu ma prévision horaire de 48h et de me classer 935ème sur les 2420 partants et 6ème M6 sur les 15 qui terminent
L'Aventure "Diagonale des Fous" s'achève avec cette 6ème édition ; Place à ma 1ère participation au "Trail Bourbon" en 2022 pour mes 70 ans !
REMERCIEMENTS :
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66A
- Tout d'abord, un grand merci à l'équipe d'organisation, qui s'est battue toute l'année pour maintenir cette magnifique édition 2021!
- Un grand merci à tous les bénévoles pour leur gentillesse et leur disponibilité et leurs encouragements !
- Merci à tous les membres de ma famille et mes amis qui m'ont beaucoup encouragé , apporté leur soutien ou suivi à distance !
- Merci à mes petits enfants qui ont absolument tenu à venir franchir la ligne d'arrivée avec moi ! 😍Et bien sûr ma fille, mon fils et mon épouse qui les ont accompagné
- Merci à mes amis EPA ou proches pour leur bonne humeur générale pendant les 3 jours de reconnaissance sur place ; Vous avez été formidables !
- Toutes mes félicitations à l'équipe EPA , Finisher à 100/100 que ce soit sur la Diagonale des Fous ou le trail Bourbon et bien sûr à tous mes amis également engagés et tous Finishers !
- Une grosse pensée pour mes compagnes de club qui, malheureusement n'ont pu prendre le départ de cette édition !
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