2.Ma : 1h20 vallonné dont 4 parcours, Grippet du faon marché et Côte des Pervenches en course (côte longue 1000m) Récupèration par le chemin du dessus jusqu'au dessus et descente par le Grippet du faon à 18h15 à Givray avec Kiki / Pascal ou équivalent à 18h15 à Buxerolles (RV parking du lidl) avec Patrick
Si Antran : 3 parcours ou 1h30 vélo de préférence
3. M : Footing 30’ + séance VMA 3 séries de 400, 500, 600 (récup 1'20, 1'40 et 2'30 entre séries) à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
Si Antran : 2 séries de 400, 500, 600
4. J : SOIREE SPECIALE à 19h30
5.V : 14h00 Balisage Trail des sangliers Bois de Saint-Pierreavec Sébastien / Patrick/ Pascal / Kiki /etc .... et voir en MP pour séance ci dessous....
et / ou 1h20’ Parcours vallonné dont 4 parcours Descente côte de la falaise, longer du Clain et remontée côte du gué de la biche (chemin de fer) jusqu’à la barrière du centre aèré (1,150km et 34mD+) récup trottinée 2’à 18h30 à Givray
6.S : 9h00 Balisage Trail des sangliersBois de Saint-Pierre avec Sébastien / Patrick/ Pascal / Kiki /etc .... : 14h00 , Parcours pour placement signaleurs
Groupes Entretien, Trails courts et Courses nature
L : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h30 vallonné dont 6 parcours,Barrière 2ème bois Descendre (Très relâché) jusqu’aux rochers , remonter le sentier à droite très pentu , redescendre jusqu’aux rochers et remonter le 2ème sentier très pentu (Côte à Rénald) (récup 1’ entre chaque parcours) Séance avec bâtons à 18h15 à Givray avec Kiki / Pascal ou équivalent à 18h15 à Buxerolles (RV parking du lidl) avec Patrick
3. M : Sortie 1h30 dont Footing 30’ + séance seuil court : 2 séries de 400/600/800 (récup 1', 1'30" et 2'30 entre séries ) + 1 x 500 à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
4.V : MODIFICATION SUITE INONDATIONS :1h30’ Parcours vallonné dont 5 parcours ( Départ de la barrière du centre aèré , ne pas tourner au pont mais continuer tout droit et monter à gauche la côte des Pervenches jusqu'au chemin blanc, on retourne chercher les derniers sans couper son effort et ensuite récup trottinée tous ensembles en redescendant à la barrière de départ) . à 18h30 à Givray avec Pascal
ou
Assemblée Générale EPA à 19h00 Salle des Fêtes Marigny
5.D : 9h30 au parking des Bois de Saint-Pierre avec Kiki / Patrick/ Pascal
2h00 Parcours vallonné dont en échauffement Reconnaissance du 9km du TRAIL DES SANGLIERS
Puis circuits au seuil : A, B, C, D, et selon le temps restant : E , F
A : A partir du Bas de la rocaille : A : (1000m au seuil ) Traversée sentier des 2 petits ponts , parking et retour et montée de la côte des zébres jusqu'à la grille du château . (Récup 1' 30 à la grille)
B : Redescendre par le sentier du 9km des sangliers , Montée de la rocaille par les marches du milieu, redescendre à gauche et remonter la rocaille jusqu'à la grille du château . (récup 1’30 à la grille)
C : Redescendre par le sentier juste à gauche de la rocaille, Chemin blanc du bas jusqu’au croisement à la barrière (1100m au seuil ) . (récup 1'30 à la barrière )
D : Monter jusqu'à la Clairière et prendre à droite le chemin du haut jusqu’à la grille du Château (600m au seuil)
E ; Redescendre par le sentier du 9km des sangliers et remontée par le grippet ( à gauche de la rocaille) jusqu'à la grille du château .
Regroupement général en redescendant chercher les derniers.
Groupes Entretien, Trails courts et Courses nature
L : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h20 vallonné dont 3 parcours, Côte des farfadets , Grippet du Faon marchées , Côte des Elfes en courant et Redescendre à chaque fois le Grippet du faon (30’’ de chaise avant chaque côte marchée) Séance avec bâtonsà 18h15 à Givray avec Pascal /Patrick
3. M : Footing 30’ + séance seuil : 3 Tours de tribunes, (récup 2'30) 2Tours de tribunes(récup 2'00)1Tour de tribunes(récup 3'00)1x 400 à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
4.V : VMA ascensionnelle 8 côtes gué de la biche (cabane jusqu'au 1er palier) + 8 côtes Groupe pervenches (Gros arbre du bas jusqu'au 1er palier) + (côtes 180 à 200m) à 18h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick : Si Foulées de l'Espoir 25' footing seulement
5. S : Foulées de l'Espoir à Vivonne : 8,5 km ou 15km
6.D : Sortie 2h00 vallonnée à 9h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick
Groupe Week-end Gueret, Trail des Cathares (semaine 6),
L : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h40 vallonné dont 4 parcours, Côte des farfadets , Grippet du Faon marchées , Côte des Elfes en courant et Redescendre à chaque fois le Grippet du faon (30’’ de chaise avant chaque côte marchée) Séance avec bâtonsà 18h15 à Givray avec Pascal /Patrick
3. M :Footing 30’ + séance seuil : 3 Tours de tribunes, (récup 2'30) 2Tours de tribunes(récup 2'00)1Tour de tribunes(récup 3'00)1x 400 à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
4.V : VMA ascensionnelle 8 côtes gué de la biche (cabane jusqu'au 1er palier) + 8 côtes Groupe pervenches (Gros arbre du bas jusqu'au 1er palier) + (côtes 180 à 200m) à 18h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick : Si Foulées de l'Espoir 25' footing seulement
5. S : Foulées de l'Espoir à Vivonne : 8,5 km ou 15km
6.D : Sortie 2h30 vallonnée à 9h00 et passage à 9h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick
Si Vivonne : Sortie 2h00 à 9h30 à Givray
Groupes Endurance Trail des Templiers, ( semaine 6)
L : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h40 vallonné dont 3 parcours, Côte des farfadets , Grippet du Faon , Côte de la Chaussée Ripante , Côte des Lutins et Redescendre à chaque fois le Grippet du faon (30’’ de chaise avant chaque côte ) Séance avec bâtonsà 18h15 à Givray avec Pascal /Patrick
3. M : Footing 30’ + séance seuil : 3 Tours de tribunes, (récup 2'30) 2Tours de tribunes(récup 2'00)1Tour de tribunes(récup 3'00)1x 400 à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
4.V : VMA ascensionnelle 8 côtes gué de la biche (cabane jusqu'au 1er palier) + 8 côtes Groupe pervenches (Gros arbre du bas jusqu'au 1er palier) + (côtes 180 à 200m) à 18h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick : Si Foulées de l'Espoir 25' footing seulement
5. S : Foulées de l'Espoir à Vivonne : 8,5 km ou 15km
6.D : Sortie 3h00 vallonnée à 8h30 et passage à 9h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick
Si Vivonne : Sortie 2h00 à 9h30 à Givray
Groupe Ultra Trail Montagne du Jura et Petit St Bernard ( semaine 7)
L. : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h30 vallonné dont 3 parcours, Côte des farfadets , Grippet du Faon marchées , Côte des Elfes en courant et Redescendre à chaque fois le Grippet du faon (30’’ de chaise avant chaque côte marchée) Séance avec bâtonsà 18h15 à Givray avec Pascal /Patrick
3. M : Footing 30’ + séance seuil : 3 Tours de tribunes, (récup 2'30) 2Tours de tribunes(récup 2'00)1Tour de tribunes(récup 3'00)1x 400 à 18h30 au stade Rébeilleau avec Kiki
4.V :VMA ascensionnelle 8 côtes gué de la biche (cabane jusqu'au 1er palier) + 6 côtes Groupe pervenches (Gros arbre du bas jusqu'au 1er palier) + (côtes 180 à 200m) à 18h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick
6.D : Sortie 1h30 cool à 9h30 à Givray avec Kiki/ Pascal / Patrick
Groupe Trail du Sancy---X Trail Correze Dordogne
1. L : 30' footing facile
2. M : 30' footing facile + 6 x 30"/30" ou 6 Diagonale au stade
L’Ile de France n’est pas la plus réputée des régions de France en matière de trail. Qu’importe ! Une association du Val d’Oise a décidé de faire sienne la devise « on n’a pas beaucoup de relief mais on a des idées ». Leur terrain de jeu ? La forêt de Montmorency qui culmine à 192 mètres d’altitude, posée sur des meulières et des grès de l’Oligocène. Le concept ? Un dédale de chemins monotraces piégeux dans la forêt domaniale.
Mon frère François, traileur francilien, a participé à la 3e édition de l’épreuve en 2021.
Je décide au printemps de m’engager avec lui sur le 43 km de l’édition 2022. Cela tombe bien, je fête mes 40 ans quelques jours avant l’épreuve. Je vais donc pouvoir tester avec lui ma forme à raison d’une bosse à digérer par année au compteur ! L’épreuve cumule 2000 D+. Au vu du relief local, on se doute que les organisateurs vont aller chercher le dénivelé au maximum pour atteindre ce chiffre. On ne sera pas déçus !
La veille de la course, les températures annoncées sont fraiches (2°C) si bien que l’organisation décide de rendre obligatoire le « kit grand froid ». Les conditions ne seront pas polaires mais, au milieu de la forêt humide, il vaudra mieux être bien équipé et ne pas trop s’arrêter. Pour annoncer aux participants les nouvelles conditions d’équipement, l’organisation poste sur la page Facebook de l’événement un message accompagné du clip « Fous ta cagoule » de Fatal Bazooka. Le ton est donné : apparemment les organisateurs ont autant d’humour que de talent pour choisir les chemins les plus vicieux du coin.
Nous arrivons à Saint-Leu-la-Forêt largement en avance pour retirer nos dossards le matin de la course. Cette année, une nouvelle course a été ajoutée au programme pour les plus déterminés : un 86 km (2 boucles de 43 km) avec un départ à minuit. Personnellement, je ne vois pas trop l’intérêt de cette version mais certains se sont laissés tenter. Le gymnase de départ/arrivée servant de base de vie pour cette course, nous voyons les coureurs ayant terminé leur première boucle.
Au premier plan les coureurs du 86 km se restaurent. Au second plan, mon frère et moi-même, en vestes rouges rouges, attendons le départ parmi les coureurs du 43 km.
Pendant que certains se restaurent, je remarque une affiche collée au mur leur indiquant « Plus que 45 km ». Beaucoup de participants sont marqués par l’effort, boueux, et certains semblent même complètement hagards, totalement lessivés après plus de 7h à courir de nuit dans la forêt. Nous assistons à plusieurs abandons. Malgré une météo sèche (pas trop de pluie les jours précédents et aucune goutte le jour J), la forêt est très piégeuse, surtout de nuit, et nous sommes informés par l’organisation que de nombreux abandons ont eu lieu, souvent à cause de chutes ou de foulures. A ce moment-là, on se dit que l’on préfère clairement faire la boucle de jour et qu’il va falloir être vigilent. J’apprendrai durant la course que l’expérimenté traileur italien Luca Papi a, lui aussi, été victime d’une chute après seulement 10 km dans la nuit et a été conduit à l’hôpital. Après avoir fait un vol plané suite à une glissade il est s’est ouvert la main droite en retombant au sol.
Les coureurs du 86 km se restaurent après leur première boucle effectuée de nuit à côté du panneau « Plus que 45 km »
Le départ est donné à 8h30 en deux vagues. Nous avons décidé de faire au moins le début de la course ensembles tant que nos allures ne divergent pas trop. Le circuit monte rapidement en direction de la forêt. Du fait du nombre important de participants (560 inscrits), cela bouchonne dans les premiers lacets de la forêt. Au bout de 100m dans les bois, une première difficulté donne le la : un talus abrupt à descendre et son homologue à monter dans la foulée. Il faudra encaisser de nombreuses difficultés de ce type durant la course. Le parcours redescend ensuite vers la ville, dont les habitations sont pour beaucoup de belles maisons bourgeoises en meulière, pour mieux repartir dans les bois. Il faudra s’y habituer : le circuit est construit pour faire découvrir aux concurrents toutes les meilleures montées du coin. Chacune des montées fait entre 20 et 50 m D+ mais il faudra en enchaîner beaucoup pour rallier l’arrivée.
Les sensations ne sont pas très bonnes dans les premiers kilomètres. J’essaie de garder un rythme correct sans me griller pour la suite de la course. Je marche pas mal de montées dans cette optique. De toute façon, les premiers kilomètres sont encore un peu embouteillés et il n’est pas possible de faire bien différemment. Il faut aussi veiller à ne pas tomber. A part deux petites frayeurs dans la première grande descente, cela se déroule bien. J’arrive avec mon frère au premier ravitaillement qui semble surgir au milieu des bois autour du km 13. Vu la distance parcourue depuis le départ, ce ravitaillement n’a pas grand intérêt pour les coureurs du 43 km. J’ai pris suffisamment de réserves pour tenir jusqu’au principal ravitaillement du km 20. Les chemins sont désormais plus dégagés et je réalise que les sensations sont également meilleures. Je dépasse sans trop de difficultés plusieurs concurrents en courant mais aussi dans les montées marchées sans avoir le sentiment de peiner. Mon frère commence à décrocher un peu dans les côtes. Il a eu des pépins physiques dans les semaines avant la course et est arrivé sans préparation. Je me doute que je vais devoir partir devant dans la deuxième moitié de course.
Deux concurrents grimpent le raidard au Pont du Diable
Cette année, les organisateurs ont dispensé les concurrents de passer les pieds dans l’eau et l’échine courbée par un petit tunnel de leur cru, sorte d’hommage local à la Barkley. En revanche, vers le kilomètre 18, le parcours passe au « Pont du Diable », un raidard emblématique de la course par lequel il faudra repasser au km 40 avant un retour bien mérité à Saint-Leu. J’arrive au ravito du km 20 installé dans une école à Taverny. Je mange un peu, recharge mes flasques et repart rapidement accompagné de mon frère qui a réussi à me rejoindre. Sans surprise, il faut rapidement monter à nouveau vers la forêt pour aller chercher de nouvelles bosses. A la mi-course, dans une montée raide où j’ai déjà pris pas mal d’avance sur mon frère, je décide d’augmenter l’allure car je me sens encore bien et j’ai envie de voir ce que j’ai dans les jambes. A partir de maintenant, les montées peu pentues seront toutes courues, les montées marchées seront plus appuyées et les relances sur les parties planes seront plus franches. Rapidement, je m’aperçois que je rattrape beaucoup de coureurs. Ceux-ci peinent dans les montées raides et ne prennent depuis longtemps plus les faux plats en courant. A partir du km 27, le parcours passe par une interminable montée en zig zag autour d’une ligne haute tension qui traverse la forêt (une autre portion inspirée de la Barkley ?).
Des concurrents redescendent par un chemin sympathique après la première montée du secteur du Pont du Diable.
J’arrive au ravitaillement du km 31 après avoir gagné une centaine de places. J’ai prévu de faire un arrêt éclair à ce ravito qui ne propose que du liquide car j’ai assez d’eau pour finir la course. Je prends tout de même le temps de m’alimenter avec mes réserves personnelles mais repars vite avant de me refroidir. Je continue sur le même rythme et gagne encore des places. A partir du km 35, je sens la fatigue monter graduellement. Cela fait déjà bientôt 30 kilomètres que je tourne dans cette forêt sans avoir la moindre idée de l’endroit où je me trouve. Cependant je m’efforce de ne pas y penser et reste concentré sur le tracé (petit clin d’œil aux joueurs de football qui « prennent les matchs les uns après les autres »). Je ne suis déjà plus trop loin du but. Petit à petit, les coureurs deviennent plus difficiles à dépasser. Ils ne sont plus désunis comme leurs prédécesseurs et ont toujours les ressources pour prendre quelques montées en courant. J’encourage des coureurs du 86 km qui, souvent munis de bâtons, peinent depuis 12 heures sur ce tracé. Je me fais la remarque que ce sont bien eux qui ont signé pour souffrir sur cette épreuve exigeante.
Ma montre approche des 40 kilomètres au compteur. Je commence à me demander quand on va redescendre vers Saint-Leu-la-Forêt car en théorie la course fait 43 km. Je demande à des bénévoles qui m’annoncent 5 km avant l’arrivée. Vers le km 43, il faut à nouveau passer par le Pont du Diable. Le deuxième passage fait nettement plus mal aux jambes mais ça va encore, l’écurie est proche. On nous annonce 1,5 km avant l’arrivée puis, 1 km plus tard, il reste encore 1 km à parcourir ! En gros, personne ne sait exactement combien il reste avant l’arrivée. Comme d’habitude… Au km 45, je sors de la forêt et retrouve la civilisation… jusqu’au moment où je m’aperçois que l’organisateur, décidément taquin, a encore placé une petite boucle de 500 mètres en forêt. A ce stade-là, c’est autant pour mettre à l’épreuve le mental du coureur que pour faire du D+ ! Après cette facétie, je peux enfin descendre à grandes enjambées vers l’arrivée. Les premiers concurrents du 10 km me dépassent à toute allure dans les derniers hectomètres. Dans le dernier virage, un coureur du 43 km que j’avais dépassé un peu plus tôt me dépasse en piquant un sprint. Il sera le seul coureur de mon épreuve à m’avoir dépassé depuis le kilomètre 20. Après avoir fait une remontée d’environ 180 places, je termine 133e sur 450 partants en 6h15 avec un peu plus de 46 km et 2100 D+ à ma montre. Mon frère arrivera 1h après moi faute d’avoir pu maintenir son allure de la première moitié de course. Je l’attends pour déguster avec lui le hotdog proposé aux arrivants qui est apparemment une spécialité de cette course (je confirme qu’il est bon). On ne s’attarde pas sur la ligne d’arrivée car il fait froid et je dois rentrer à Poitiers dans la soirée.
La trace un peu folle de cette épreuve. J’ai compté : les 40 bosses y sont sur le profil topographique !
Cette course a été une expérience positive pour moi car j’ai pu participer pour la première fois à un trail avec mon frère. Sur le plan de la performance, j’ai été satisfait de ma course que j’ai su mener crescendo en contrôlant mon effort et sans trop subir le parcours. Je pense avoir passé avec succès la « révision des 40000 km ». Même si ma préparation en novembre a été un peu tronquée, le travail fait depuis septembre a payé : mon endurance et ma vitesse en course ont nettement progressé. Ce trail s’est révélé bien organisé avec un notamment un très bon balisage (pas évident de gérer 46 km de balisage en forêt avec de très nombreuses intersections !) et de super bénévoles. Mention spéciale pour le hot-dog à l’arrivée qui fait vraiment du bien (la bière qui va avec aussi d’ailleurs).
Pour résumer, les 40 bosses c’est plutôt pour vous si :
-vous aimez courir en forêt
-vous n’êtes pas allergiques à la boue et au froid
-vous appréciez ou tolérez les montées en répétition
-vous êtes prêts à courir sur une trace tortueuse concoctée par des organisateurs un poil vicieux et fans de Lazarus Lake.
Ce trail n’est pas pour vous si :
-vous pensez à tort que les Franciliens sont des cons
-vous pensez qu’aucun trail digne de ce nom n’est organisable en Ile-de-France
-vous détestez tourner en rond dans une forêt sans savoir où vous êtes
Samedi 23 octobre 2021 ; En 48h30, je bouclais ma 6ème Diagonale ; La dernière j'en étais sûr et certain, après une galère de près de 40h avec un genou en vrac , qui avait tourné dans les paturages avant le poste du Nez de boeuf et à peine après 35km de course. En outre, j'avais perdu le podium M6 dans les 15 derniers km ; La rage !!!
J'avais donc prévu de lever le pied pour mes 70 ans et de repartir sur le Trail Bourbon et ses 109km ! C'était bon, je tenais mon engagement, mais à quelques heures de l'ouverture des inscriptions, un phénomène inattendu devait se produire auquel il m'était impossible de résister !
Une photo de Céline brandissant le maillot du Grand Raid avec un message laconique " Alors on se le fait cette année 😉 ??? " .
Aucune hésitation ; L'amour paternel d'un père pour sa fille était le plus fort ! Adieu les bonnes résolutions ; Une nouvelle et merveilleuse aventure se profilait !
Et pourtant, que d'incertitudes pour Céline : Tirage au sort - Trail de qualification à réaliser après 4 ans sans aucune course (C'est gonflé !) Préparation progressive sans brûler les étapes pour éviter les blessures liées au surentraînement.
Trois points positifs toutefois : Habiter au pied du massif du Dimitile et ses sentiers à fort dénivelé -Un courage, une volonté et un mental à toutes épreuves - Pouvoir compter sur son mari Clément pour l'épauler et gèrer les 3 enfants lors des entraînements, ainsi que l'accompagner sur dessorties longues en montagne.
Vue du Massif du Dimitile depuis la terrasse des enfants
PREPARATION :
Dès janvier celle ci devait commencer pour l'un comme pour l'autre et s'avérer parfois compliquée. Alors que Céline montait progressivement en puissance pour son trail de qualification prévu en mars " Le Trail des 2 Rivières" à St Joseph, elle devait attraper un Covid musclé 8 jours avant l'épreuve !😁Après plus de 2 semaines à s'en remettre, elle se préparait à un trail de remplacement dont la distance fut réduite à quelques semaines 😁.
Obligée de repousser à nouveau, elle se rabattait début mai sur le "Trail de minuit" 56km et 3200mD+ en partie dans le Cirque de Mafate . Dernière chance de réaliser un trail à 85points avant les vacances en métropole. Mission accomplie avec brio puisqu'elle se classait 2ème M1 et 251ème au scratch sur 1300 partants en 10h28'30". Sa préparation devait se poursuivre sans trop de problèmes avec quelques belles sorties montagneuse avec ses copines d'entraînement ; Renforcement musculaire et beaucoup d'échanges à distance avec le papa ! A peine quelques petites alertes du tendon d'Achille savamment jugulées par les étirements et une réduction de la charge sur certaines séances. Pas toujours simple évidemment !
Mais à Poitiers, ce fut un peu plus compliqué pour moi ; Déchirure à la cuisse en janvier lors du relais des Garz'elles, heureusement vite réparée. Belles épreuves de préparation en mars/avril avec les trails des Monts de Blond, puis Trail des Citadelles en Ariège, avec 1ères places M7. Super stage club en mai au Sancy qui devait; malheureusement se conclure par une aponévrosite au pied gauche, suite à l'utilisation de chaussures inadaptées. Plusieurs arrêts de courte durée conjugués avec des séances d'ondes de choc radiales, complétées par des ondes de chocs focales à Niort. 3 séances d'étirements de l'aponévrose par jour + balle de golf, etc.... jusqu'à mon départ pour la Réunion. Forfait bien sûr pour l'UTPMA en juin et reprise progressive de l'entraînement en gérant la douleur, les étirements et les soins. Une grosse sortie vélo de 80km par semaine compensait
Vallée de Chaudefour (Massif du Sancy)
l'allégement nécessaire en course à pied. Mi août, week-end randonnée montagne avec Maryvonne
avec alternance de parties courues ; Fin août , participation au Trail des 6 Burons en relais avec Anne Marcenne ; 73km dont un relais de 41km et 1900m D+ pour moi afin de faire le point et retravailler le dénivelé. Super forme, donc de bon augure pour la suite.
Arrivé sur l'île fin septembre, 2 grosses sorties sur les sentiers de Mafate, essentiellement sur le parcours du Grand raid devaient encore me rassurer. Très belle sortie très rythmée de 2 jours avec Céline et un copain où je pus admirer ses talents de grimpeuse, 50km et 4600m D+ , puis une autres sortie de 3 jours plus cool avec mon co équipier Greg Gras, son épouse Armelle et mon pote Gérard Racinne. 72km et 4000mD+, J'étais définitivement serein pour la suite.
Col du Taïbit - Vue du Cirque depuis Grand Place -Bassin à la Roche Ancrée
JOUR J : DERNIERS REGLAGES ; ENTREE EN SAS
Mercredi matin ; Remise des dossards à ST Pierre ; Déjà une belle épreuve avec plus de 3h30 de patience pour passer les contrôles, vérification des sacs et du matériel obligatoire, remise des dossards, puis des maillots de course, puis de stand en stand auprès des partenaires de l'organisation pour recevoir des petits cadeaux dont on n'a rien à faire, mais qui feront plaisir aux enfants.
A cette remise des dossards, mauvaise surprise pour nous , Céline partira dans la vague 2 et moi dans la 3 , çà se complique pour partir ensembles !
Jeudi matin, peaufinage des sacs de courses, vérifier à
nouveau qu'il ne manque rien. Petite sieste après le repas et nous voilà prêts ! Vers 17h30 nous récupèrons Daphné une amie de course de Céline, puis Clément nous emmène au départ à St Pierre . Tout se passe bien, pas trop de circulation et Clément peut nous déposer au plus près. Pas d'embouteillage pour entrer dans la zone de départ, dépôt de nos sacs d'assistance, pointage de la puce et nous voilà dans l'enceinte. Nous trouvons de la place pour nous asseoir , qui sur les bancs, qui à terre sur des cartons apportés par Daphné . Céline retrouve ses copines d'équipe, moi je retrouve Greg, et des coureurs de Poitiers, Bruno, Manu, Benoît .Petites photos souvenirs avec les uns et les autres. Nous prenons notre petite barquette de pâtes que nous avions pris soin d'apporter, l'heure approche . Alors que Céline entre dans le sas 2, je retrouve mon vieux copain Rafion qui se prépare également! Un grand plaisir de le retrouver; juste le temps d'échanger quelques mots, de faire une photo et le voilà parti.
JOUR J : LA COURSE :
Me voici dans le sas 3 au milieu de 500 autres coureursvêtus comme moi du tee-shirt traditionnel jaune et blanc ! Le sas 2 vient de s'élancer avec Céline. Nous partirons 10' plus trad et nous avons prévu de nous retrouver après 4 ou 5 km de course un peu avant "Bassin Plat" . Dès que çà montera, elle marchera jusqu'à ce que je la rejoigne, comme beaucoup d'ailleurs.
La tension monte, le speaker chauffe le peloton ; c’est l’heure de la " Hola " et des bras levés ; la musique de départ ajoute à la pression qui monte à son paroxysme ! 10, 9,8,7,6,5,4,3,2,1 C’EST PARTI !!!
Crédit photo Gil Victoire
Nous nous élançons sur le front de mer dans une ambiance survoltée, extraordinaire ; Des dizaines de milliers de spectateurs exultent, vocifèrent , acclament au son des percussions et des djumbés sur plus de 3 km. Tout le long, les enfants tendent les mains pour recevoir une petite tape des coureurs. Il faut sacrifier à la tradition par ci par là ! Je privilégie les plus petits qui ont plus de mal à s'approcher, ils sont si heureux.
Une fois passé Terre Sainte, la route commence à s'élever, mais la foule nous acclame toujours. Nous sortons enfin de la ville pour traverser les premiers champs de cannes , le calme est revenu , je maintiens un rythme suffisant pour revenir assez vite sur Céline et ne pas trop la faire patienter. Comme convenu je la retrouve rapidement et nous voilà reparti. L'aventure commence vraiment pour nous deux.
Nous progressons toujours à travers les champs de cannes, mais à plusieurs reprises les arroseurs automatiques nous aspergent copieusement, c'est très désagréable. Je suis trempé et plus nous montons, plus j'ai le ventre glacé et rapidement mes intestins ne vont pas apprécier. Néanmoins, pour l'heure nous alternons les portions trottinées et les portions plus pentues marchées. Nous arrivons au 1er pointage à Ilet à Vidot 14,4km et 660mD+ en 1h44, tout va bien et nous ne nous arrétons pas , ayant largement assez d'eau sur nous. A présent nous évoluons sur des sentiers tortueux qui s’élèvent dans la forêt dans une procession de frontales. Quelques ralentissements mais rien de bien méchant ; puis le parcours habituel change car un propriétaire privé n'ayant pas renouvelé le droit de passage sur son terrain nous le contournons par 7km de route! A 3 reprises, je suis pris de crampes à la cuisse gauche ; cela m'arrive rarement et c'est une 1ère sur le Grand Raid. Heureusement je sais quels étirements pratiquer pour les stopper aussitôt et je prends aussitôt une pastille de sel. Ce sera la seule alerte musculaire sur cette Diagonale.
Après Notre dame de la paix, nous retrouvons le parcours en montagnes russes qui nous conduit jusqu au Parking du Nez de Boeuf. 7h27 de course : Le jour se lève et pour le moment nous sommes sur nos prévisions avec 4h d'avance sur les barrières horaires. Nous commençons la descente sur "Mare à Boue" une partie que j’aime bien sur un sentier basaltique où il ne faut surtout pas accrocher les chaussures sous peine de chute assurée sur la lave effilée. Passage vers "Piton textor "puis c’est la longue descente assez technique d'abord sur les sentiers de lave, puis dans les sentiers d’alpages souvent bordés d'arums jusqu'au "Chalet des Pâtres" c'est très joli !
IL reste plusieurs km de piste bitumée pour rejoindre le ravitaillement et la bruine fait son apparition. C'est rageant car depuis des mois, il ne pleut pas sur l'île . Nous arrivons au poste de "Mare à Boue". Impossible de se poser pour manger quelques chose, tous les coureurs sont agglutinés sous les tivolis du ravitaillement, ce n'est d'ailleurs pas facile d'accéder pour nous faire servir. Nous arrivons finalement à dégoter 2 chaises pour avaler notre assiette de pâtes que nous avalons rapidement car le froid nous pénètre.
Après avoir fait le plein d'eau, nous repartons en direction de kérveguen par le très long sentier qui monte au gîte du Piton des Neiges. Nous avons de la chance car le début du sentier n'est pas encore transformé en bourbier et notre progression est régulière. Progressivement nous arrivons sur la portion plus rocheuse, c'est un peu plus difficile mais plus agréable. De plus, sans virer au beau, le temps s'arrange ; Nous montons en une file régulière, moi devant, Céline dans mon sillage et toute la file derrière. Rares sont ceux qui doublent malgré l'invitation de Céline, le rythme convient à tous. Cette configuration se présentera 2 ou 3 fois sur la course, comme elle s'est souvent présentée sur
des éditions précédentes.
Arrivés à Kérveguen, Céline complète sa réserve d'eau et nous continuons. Je me surprends à regretter de ne pas descendre directement sur Bras Sec comme les dernières années, mais il faut continuer la montée avec les rochers de plus en plus gros jusqu'à la croisée du Gîte du Piton des Neiges. La 2ème plus longue ascension est terminée et nous attaquons l'interminable descente par le Bloc. Une succession de marches plus ou moins rocheuses mais surtout bordées de rondins de bois et rendues glissantes, il faut être prudent.
Gîte du Piton des Neiges
Céline, excellente grimpeuse subit un peu la descente, d'autant plus qu'elle commence à ressentir quelques douleurs musculaires, ce qui ne lui est jamais arrivé. Sans doute l'accumulation de début de course où l'on court beaucoup en côte suivie de la succession de portions plus ou moins techniques. De plus à ce moment de la course, elle arrive à son record de km parcourus ! Elle doute un peu, mais ce ne sera que légèrement passager. Arrivés au Bloc, nouvelle portion rajoutée avec la montée de La "Roche merveilleuse" et le "Plateau
des Chênes" . A part rajouter du dénivelé ; Vraiment inintéressant !
Nous redescendons enfin sur Cilaos, encouragés par tous les passants et automobilistes. Soudain,
une voiture folle fonce entre les petits groupes de coureurs et nous sommes obligés de serrer d'urgence le bas côté de la route. Interpellé par certains, le conducteur passablement alcoolisé hurle qu'il n'en a rien à foutre de la course. Cela aurait pu être dramatique !
Au milieu de la foule qui nous acclame , nous arrivons en vue du stade, 72km . Toute la famille nous attend à cet endroit ! Bien que n'étant pas fan des retrouvailles familiales en course qui peuvent générer du stress de part et d'autre, il faut reconnaître que c'est bien agréable. Petits échanges et petites photos et nous nous quittons déjà pour aller au pointage, nous nous retrouverons à la sortie. Nous sommes à 15h43 de course, un peu en retard sur nos prévisions, mais çà n'a plus d'importance, le principal est d'avancer et de profiter de ces moments d'exception !
Je persuade Céline de se faire masser pour enrayer sa petite alerte musculaire ; D'ailleurs j'en profiterai également, çà ne me fera pas de mal ! Nous passons au décrassage au jet d'eau et sommes pris en charge rapidement. Pour ma part, 2 jeunes kinés s'occupent de mes mollets et quadris. Ils me rentrent dans les chairs, je serre les dents et m'accroche à la table ! Les brutes !!!
Nous quittons le staff médical ragaillardis, récupérons nos sacs d'assistance, faisons le plein d'eau et remplissons une barquette de pâtes avant de rejoindre la famille à la sortie pour manger avec eux. Certes, nous perdons un peu de temps, mais c'est un tel bonheur pour les enfants de retrouver maman et papy , et puis nous sommes chouchoutés !
Après un peu plus d'une heure d'arrêt à Cilaos, et après avoir refait nos sacs, nous repartons donc
Eglise N D des Neiges à Cilaos
pour la 2ème grande partie du circuit dont la grande traversée du Cirque de Mafate. C'est parti pour "Cascade Bras Rouge" Un beau morceau avec des marches à n'en plus finir , çà descend, çà monte, redescend, remonte. Heureusement, nous sommes sur un versant relativement à l'ombre l'après midi et çà passe bien ; Vers 16h14, nous arrivons au "Pied du Taïbit. Petit arrêt assez bref, juste pour compléter l'eau, picorer quelques bricoles et nous repartons aussitôt pour tenter d'arriver à Marla, avant la nuit. La montée du Taïbit se fait régulièrement, nous n'arrêtons pas à l"Ilet aux Salazes" réputé pour la fameuse tisane, que nous avons testé bien souvent lors de recos. Trop de monde ! En
Col du Taïbit
moins de 2heures nous sommes au sommet. Nous quittons le Cirque de Cilaos pour celui de Mafate pour une descente rapide sur Marla où nous arrivons vers 18h40, juste avant la nuit. Comme je ressens le besoin de dormir, nous avons prévu d'arrêter une trentaine de minutes, s'il y a de la place sous le tivoli dédié au repos. La chance, c'est bondé mais le responsable du lieu nous trouve une couverture pour nous allonger côte à côte avec le luxe d'une polaire pour nous couvrir. Céline s'endort en quelques secondes tandis que je mets un bon 1/4 d'heure à trouver le sommeil. Et dire que c'est moi qui voulait dormir ! Enfin, ce petit temps de repos nous aura au moins reposé, mais nous sommes gelés au réveil . Une bonne tasse de soupe nous réchauffe et nous repartons à l'assaut de la "Plaine des Tamarins", toujours aussi fantasmagorique la nuit ; C'est impressionnant ! la montée se poursuit jusqu'au "Col des Boeufs" , je peine un peu, contrairement à Céline toujours à l'aise en montée. Au sommet nous quittons momentanément "Mafate" pour entre dans le "Cirque de Salazie" avec le climat qui va avec ! Vent, fine pluie, brouillard ! Le cheminement vers la "Plaine des Merles" est assez désagréable avec ces conditions; J'aurais tendance à vouloir accélerer un peu, mais à son tour Céline marque le pas et visiblement ne semble pas pouvoir courir. Dans le brouillard avec les frontales, ce n'est pas facile de rester au contact, mais enfin nous arrivons au ravitaillement , un peu de soupe nous réchauffe et nous repartons par un sentier étroit où nous pataugeons dans la boue et glissons sans arrêt. Il faut être prudent mais c'est usant . En 50' nous arrivons au "Sentier Scout". La descente jusqu'à "la Plaque, souvent sur un sentier boueux dans la 1ère partie sera interminable. Des coureurs dorment un peu partout, enveloppés dans leur couverture de survie. Avant de remonter sur "Ilet à Bourse", nous nous reposons 10' puis nous repartons rapidement par la courte mais très rude montée jusqu'à l'Ilet. Nous aurions aimé dormir une seconde fois, mais pas de place et vu le froid, nous n'avons pas envie de dormir comme beaucoup en plein air , nous poursuivons donc jusqu'à "Grand Place" et grand bien nous a pris car 2 places se libèrent au tivoli dortoir. Nous avons droit à 25' , mais c'est le grand luxe, nous avons droit à un lit de camp avec couverture. De plus le bénévole nous réveille lui même ! Cette fois, je m'endors rapidement, tout comme Céline. C'est difficile de quitter ce petit nid douillet et nous allons aussitôt au ravitaillement, bol de soupe et quelques petites bricoles. Céline n'en peut plus de la soupe contrairement à moi. Au moment de repartir, j'ai le plaisir de croiser "Manu" qui vient d'arriver, nous échangeons quelques mots et je lui conseille de dormir un peu avant la longue et rude montée de la "Roche Ancrée" jusqu'à "Roche Plate". Comme nous ne nous recroiserons pas, je ne sais pas s'ils ont pu dormir avec Benoit. Pour nous , ce repos s'avérera salvateur.
Bassin de la Roche Ancrée
C'est parti pour un gros morceau ; Descente très abrupte et très raide vers la 'Roche Ancrée", le sentier déjà très étroit est très humide, la moindre chute serait fatale . Néanmoins, nous progressons régulièrement mais en bas, nouvelle surprise. Contrairement à la reco d'il y a 15 jours, la traversée de la rivière est épique, il faut trouver son passage et vraiment sauter de rocher en rocher avec de l'élan et à la moindre réception, c'est le bain de pied assuré. Heureusement nous sommes seuls à ce moment et c'est plus facile. Derrière nous une longue file de coureurs approche, ce sera un peu la cohue pour eux.
Le jour pointe alors que nous débutons la montée et çà devient plus agréable malgré la succession de marches plus ou moins hautes qui se succèdent par centaines. Le soleil éclaire tous les remparts qui nous entourent, dont le Maïdo en face de nous, c'est splendide . Nous progressons régulièrement et à son tour Céline m'attend comme dans toutes les côtes , contrairement aux descentes où c'est l'inverse. Un juste équilibre ; Sauf que dans ces côtes à marches très hautes, je m'épuise plus vite.
Arrivés à Roche Plate, il reste 40' pour monter au Plateau de Serres pour le ravitaillement, comme l'année dernière, celui ci ne pouvant se passer à l"école, fermée à cause des risque d'éboulement depuis l'incendie du Maïdo en 2020. Cette dernière partie très rocheuse est exigeante, mais nous ne sommes plus à çà prêt. Comme nous ne sommes plus sous la pression de notre tableau de marche, nous prenons le temps, sans traîner bien sûr, de grignoter quelques petits remontants, fromage, saucisson, fruits secs.... et refaire le plein d'eau afin de tenir jusqu'à Deux-Bras.
Nous redescendons à Roche-Plate pour reprendre le sentier de "La Brêche" . La vue à 360° sur le
Ecole de "l'Îlet aux Orangers"
Cirque de Mafate est tout simplement fabuleuse et exceptionnelle sous le soleil matinal ! Après "La Brêche", descente de la"Ravine Grand-Mère" avant de remonter sur" l'Ilet aux Orangers". Îlet cher au coeur de Céline, car c'est ici que Clément a enseigné lors de sa 1ère année à la Réunion. Le pointage se passe d'ailleurs devant l'école !
Ce sera ensuite une très longue descente, d'abord jusqu'à la bifurcation de la "Canalisation des Orangers", J’adore ce sentier où la rivière joue à cache- cache avec les rochers jusqu’à former de magnifiques bassins bordés de végétation luxuriante, c'est de toute beauté .
Descente ensuite vers "l'Îlet des Lataniers" par une longue succession de marches d'où le panorama est toujours aussi beau ,le sentier serpente ensuite jusqu'à La "Rivière des Galets". Toute cette partie me convient parfaitement, un peu moins à Céline qui commence à ressentir un problème de releveur et quelques tensions dans les genoux. Pour traverser la rivière, nous préférons, comme beaucoup nous déchausser et passer pieds nus ; Ca évitera de repartir avec du sable abrasif dans les chaussures, comme ce fut le cas pour moi l'an passé. Nous remontons ensuite par le sentier de"Cayenne" avant de rejoindre celui qui arrive d"Aurère" ; Succession de montagnes russes montantes sur plusieurs km avant de redescendre à nouveau sur la "Rivière des Galets" que nous traversons plusieurs fois sur d'énormes blocs de rochers, c'est assez confortable.
C'est enfin l'arrivée à "DEUX -BRAS", la 2ème base de vie. 126km et 8000mD+ de parcourus à 11h55 et 38h30 de course. Nous sommes malgré tout assez réguliers dans notre progression. Nous récupérons notre 2ème sac d'assistance et refaisons notre sac de course. Comme nous n'avons pas spécialement faim, nous ne prenons pas le repas offert mais nous contentons de grignoter quelques bricoles comme aux postes précédents.
Dernière traversée de rivière avant de s'engager dans la rude montée du "mur de Dos d'Ane" qui nous fera sortir de "Mafate" . C'est l'avant dernière ascension, mais c'est un sacré morceau avec plusieurs passages d'escalade avec des câbles ancrés à la paroi ; C'est assez critique et il faut
Mur de DOS D'ANE ; Dur Dur !!! "Crédit photo Serge Pothin"
êtrelucide. Le moindre incident et c'est une chute assurée de plusieurs centaines de mètres. Céline , à l'aise comme toujours en côte, me laisse passer devant pour s'adapter à ma cadence . Nous montons régulièrement, mais je suis obligé de faire 2 ou 3 pauses pour reprendre mon souffle. Malgré tout, nous ne perdons pas de temps sur cette partie. La superbe touffe de bambous géants bleus annonce la fin de l'ascension toute proche. Un robinet nous attend au sommet et comme tous les coureurs, nous remplissons une flasque d'eau fraîche. Descente sur "Ratineau". J'équipe Céline d'une genouillère et d'une chevillère pour son souci de releveur. Ce n'est pas la panacée, mais çà lui permettra de franchir plus aisément la descente rocheuse de la "Kalla". Le début de ce sentier est épique avec des rochers énormes que l'on descend comme on peut en se raccrochant aux branches et aux lianes. Pas un exercice facile pour moi ! La suite est relativement plus facile et nous courons par intermittence jusqu'à La Possession où nous retrouvons toute la famille ainsi que mon pote et ex beau frère Gérard, qui a emporté la "Mascareigne" en M6. Nous poursuivons jusqu'au pointage, puis nous retrouvons toute la famille au "Stand Club" de Céline, soit la "DSA" "Dimitile-Sports-Action". Super organisée, cette équipe! tivoli, lits de camp, ravitaillement. Tout le monde est aux petits soins pour nous. Tandis que Céline est prise en charge par une kiné du club pour des massages adaptés, je dors une trentaine de minutes. A mon réveil, les bénévoles du club me gavent de bonnes choses dont un "gâteau patate" moelleux et succulent. Par contre, comme je m'y attendais, cet intermède nous fait reperdre un peu de temps ! Bon qu'importe ; c'était bien agréable et çà permet de repartir d'un bon pied pour affronter le "Chemin des Anglais", redouté par beaucoup. Pour nous, tout se passe bien et comme la nuit est tombée, la température est agréable. Seul petit bémol ; Avec la frontale , les jeux de lumière faussent un peu la perspective, il faut s'y habituer. La dernière portion pour arriver à "La Grande Chaloupe" est plus critique, avec les pavés souvent saillants et dans tous les sens ; Ce n'est pas le moment de se faire une entorse.
A Grande Chaloupe, nous retrouvons à nouveau toute la famille, mais nous ne nous arrétons que 5' , juste le temps de reprendre ce qu'il faut pour la dernière portion. Nous repartons donc sur la fin du Chemin des Anglais, très raide au début avant de s'adoucir pour un long chemin en pente douce jusqu'à Saint-Bernard. Après la traversée de ce village, c'est l'ultime montée vers le "Colorado" par un sentier de terre rouge. La montée se fait surtout dans une saignée étroite de terre très raide ; C'est un peu long, mais pas très dur. Arrivés au poste de contrôle et ravitaillement, Céline se rend au poste médical car elle sent que la dernière descente sera très compliquée avec ses genoux et surtout son releveur qui lui fait mal. Pendant sa prise en charge, j'avale 2 verres de soupe et grignote un peu. Je discute avec les bénévoles super sympas ; Elles apprécient de discuter un peu car la nuit s'annonce longue pour elles.Soudain, une momie apparaît ! C'est Céline et je ne peux m'empêcher de rire un peu ! la pauvre ! Nous repartons donc pour cette dernière descente très rocheuse et compliquée . Au début, avec les muscles refroidis, c'est un peu compliqué pour Céline, mais rapidement, sanglée dans ses bandages, elle retrouve une certaine souplesse. Je suis même obligé de la freiner un peu car je crains qu'elle ne chute ; C'en serait fini, si près de l'arrivée. Alors qu'il ne reste plus qu'une quinzaine de minutes, nous subissons une violente averse. A partir de ce moment, chaque rocher devient une savonnette et les appuis très difficiles ; A chaque moment nous risquons la chute. Ceux qui tentent de nous doubler en font d'ailleurs l'expérience, les chutes se multiplient. Nous restons prudents et arrivons enfin au pont Vinh San, point finale de la descente. Nous passons sous le pont , enlevons nos coupe-vent pour effectuer le dernier km qui nous conduit au stade. En effet le règlement stipule que nous devons arriver avec le maillot de l'organisation et comme il ne pleut plus, ce n'est pas un souci.
Nous courrons allègrement les derniers hectomètres et entrons sur le stade où les enfants nous attendent avec impatience. Loumëne, Gabin et Zélie se ruent sur nous et nous prennent par les mains pour ce dernier tour de piste euphorique !
Nous franchissons la ligne à 3h11 en 53h52' ; Nous sommes FINISHERS, ensembles de cette 30ème éditions de la DIAGONALE DES FOUS ! Quelle émotion ! On nous remet la belle médaille, le célèbre tee-shirt " J'ai survécu" Cette aventure où nous avons tout partagé s'achève enfin, mais finalement, Que c'est passé vite , c'est déjà terminé ! Les sentiments se bousculent, les embrassades avec toute la famille, les petites larmes involontaires, et cet immense bonheur ! J'en suis à la 7ème mais l'émotion est encore plus intense, je l'ai faite avec ma fille Céline ! Quelle belle sortie pour moi et j'espère une bonne entrée en matière pour elle ! Le flambeau est transmis et je pense que dans les années à venir, il n'est pas près de s'éteindre. Céline va sans doute repartir sur des distances plus courtes dans l'immédiat, mais je suis certain que son aventure sur la Diagonale ne fait que commencer ! Pour le moment "Bienvenue dans le monde des "Fous"!!!
Cette aventure, malgré quelques appréhensions, je n'ai jamais douté qu'elle s'achèverait avec cette émotion sur la ligne d'arrivée du stade de "La redoute "
Un petit détail ; je me classe 2ème M7 . Enfin, sur 13 au départ , nous ne sommes que 2 à avoir
"survécu". Une petite pensée pour ceux qui n'ont pu mener l'aventure à son terme !
Credit photo Gil Victoire
REMERCIEMENTS :
Tout d'abord, un grand merci à l'équipe d'organisation, qui nous a offert une belle édition 2022
Un très grand merci à tous les bénévoles pour leur gentillesse, leur disponibilité et leurs encouragements, ils ont été vraiment formidables
Merci à tous les membres de ma famille, mes enfants et mes amis qui m'ont beaucoup encouragé , apporté leur soutien ou suivi à distance, notamment tous les copains de l'EPA !
Merci à mes petits enfants, Loumëne, Gabin et zélie qui ont vécu cette course avec nous de bout en bout et ont absolument tenu à venir franchir la ligne d'arrivée avec nous ! 😍Et bien sûr Clément, l'époux de Céline qui lui a apporté beaucoup de soutien dans sa préparation et tout au long de la course.
Merci à Maryvonne mon épouse qui m'a supporté avec mes bobos tout au long de la préparation et bien sûr suivi toute la course avec Clément et les petits enfants.
Merci à mes amis Greg, Armelle, Gérard pour leur bonne humeur générale pendant les 3 jours de reconnaissance sur place ; Vous avez été formidables !
UT4M - BELLEDONNE : 48KM ET 2930m D+ : Quel ratio Kilomètres/dénivelé !
Après deux nuits passées dans Grenoble à 26°C et un vendredi à 41°C, je mets mon premier dossard depuis longtemps, sans repère sur ce que je peux faire et ne connaissant que très peu le Massif de Belledonne.
Départ 8h20, au frais après une petite pluie...mais comme la veille sur les autres courses comme le 40km du Taillefer réduit à 25 pour canicule, l'hydratation va devoir être très suivie .
Petit tour du village de Riouperoux d'un km pour se chauffer et hop...on attaque le km vertical et demi...3h de montée presque non stop... excepté le ravito liquide sur le plateau de L'arcelle...
Arrivée à Chamrousse, le soutien des proches montés pour moi me remotive ! Je sens tout de même que ça va être long...
J'avance normalement jusqu'au refuge de Pra (ravito liquide) et là.....genou qui coince, mollets en feu, ischios qui chauffent mais il reste encore 600m de D+ dans le pierrier du col de Freydane (2600m) .
La suite? 2200m de D- presque non stop à surveiller la barrière horaire pour arriver à temps, gérer les douleurs et prendre des lacs en photos ( bah oui tout de même, on est pas venus pour rien) La dernière heure a été un combat de chaque instant pour finir dans les temps, les derniers encouragements et les derniers mètres avec les proches permettant d'y arriver ! 309ème en 12h28 !
2.Ma : 1h20 vallonné dont 12 côtes du Centre aèré (30’’ de chaise avant chaque côte) Séance avec bâtons à 17h45 et 18h15 à Givray (Séance avec bâtons)
3. M: Footing 30’ + 2 séries de 6 x 2’ (rec1’ et 2’30 entre séries)à 18h30 à GIVRAY
4.V : 1h30 dont 3 Parcours : Bas de la voie Romaine; Montée Grippé très raide et à droite descente sentier abrupte , montée sentier parallèle à la Voie Romaine (côte 500m) retour sentier des ânes, descente à nouveau sentier abrupte et remonter grippé très raide 1,000km et 100mD+ à 17h45 et18h30 à Givray
5.D :Sortie 2h00 parcours vallonné à 9h30 à GIVRAY
Trail des 6 BURONS
1.L : 45' footing facile ou 1h00 vélo
2.Ma : 1h40 vallonné dont 15 côtes du Centre aèré (30’’ de chaise avant chaque côte) Séance avec bâtons à 17h45 et 18h15 à Givray (Séance avec bâtons)
3. M: Footing 30’ + 2 séries de 6 x 2’ (rec1’ et 2’30 entre séries)à 18h30 à GIVRAY
4.V : 1h45 dont 5 Parcours : Bas de la voie Romaine; Montée Grippé très raide et à droite descente sentier abrupte , montée sentier parallèle à la Voie Romaine (côte 500m) retour sentier des ânes, descente à nouveau sentier abrupte et remonter grippé très raide 1,000km et 100mD+à 17h45 et18h30 à Givray
5.D :Sortie 2h00 parcours vallonné à 9h30 à GIVRAY
Trails - Aneto , Trail du Bout du monde , Trail de Confolens
Départ de Saugues à 21h le vendredi 10 juin (pour les coureurs ayant un index UTMB inférieur à 600). Phiphi au moment de partir me dit : « Sur le site du Trail de Saint Jacques, ils indiquent que pour être finisher il faut être au-delà de l’index UTMB 410 ». Il regarde sur le site UTMB et lis Philippe MORIN 412, Franck BROCHAIN 413. Cela va être compliqué ! Le début de course se passe bien.
J’allume ma frontale vers 22h15 et j’arrive facilement à Prades (1er ravito).
Vers le 30ème km, aux alentours de 2h le samedi, je commence à avoir un petit coup de mou. Lever 6h la veille, 5h de route en tant que chauffeur et pas de sieste réparatrice commence à attaquer le bonhomme. De plus les élites partis à 23h nous dépassent comme des fusées et tu en prends un 2ème coup sur le casque. Je parviens au 2ème ravito au 38ème km– toujours à Prades. Tiens je reconnais cet endroit. En effet, nous avons fait une boucle de 23km. Phiphi m’y rejoins et nous serons alors ensemble jusqu’à la fin de la course. Nous repartons vers le prochain ravito qui est au 51ème km. Des montées très ardues et des descentes très techniques sur lesquelles je ne suis pas du tout à l’aise. Il est 5h30, le jour commence à poindre et j’éteins ma frontale. Elle aura tenu 7h sans recharge – c’est pas mal ! Nous arrivons sur le pont Eiffel à Monestrol au km 51. 1ère barrière horaire passée aisément avec 2h30 d’avance. Je suis toujours avec Phiphi. Je repars en éclaireur et entreprend seul une montée longue et très raide avec un sol de terre ocre poussiéreuse. Au ¾ de la pente, superbe vue. Il fait déjà très chaud, je m’attarde à un abreuvoir et m’asperge d’eau froide. Phiphi me rejoint et nous finissons la montée ensemble. La chaleur n’est pas mon amie et nous ne sommes qu’au 55ème km.
Nous passons le ravito suivant à St Privat d’Allier (58ème km). Les élites du 72km nous dépassent comme des bombes. Mais comment font-ils pour courir si vite dans des descentes très techniques et piégeuses ? Nous enchainons à répétition plusieurs montées très difficiles suivies de descentes compliquées. Il fait très chaud. Sur la dernière montée avant le prochain ravito, dans une pente approximative de 45%, les premiers participants du 43 km nous doublent en courant. Des chamois, les gars. Ils doivent avoir des dispositions anatomiques exceptionnelles. Nous arrivons à St Jean Lachalm au 67ème km, lessivés. Il s’agit de la seconde barrière horaire. Nous sommes justes mais néanmoins on s’alimente, on fait le plein d’eau, on se repose 10mn et on repart. Au passage de la barrière horaire, nous sommes en retard de 2mn30s. Les commissaires nous bloquent le parcours du 123 km et nous déroutent vers le parcours du 43 km qui vient juste de partir. Nous sommes déçus de ce détournement mais intérieurement, au vu de la chaleur, satisfaits de pouvoir finir néanmoins cet ultra sur un parcours de délestage. Phiphi me relance, je suis au plus
bas et faire encore 34km sous cette chaleur me semble impossible. Nous ne sommes plus abrités, en plein soleil vers 11h30 et il fait déjà plus de 30°. Les coureurs du 43 km nous doublent et nous encouragent. Nous passons le sommet Mont Devès à 1 400m d’altitude. Les 200m de fin d’ascension sont très très compliqués. Ceux qui n’ont pas de bâtons perdent leurs appuis dans la pente poussiéreuse et reculent. Les concurrents cherchent des points d’ombre pour faire des haltes dans l’ascension. C’est le carnage ! En fin de montée, les gens s’arrêtent pour la vue et encouragent les autres participants dans les derniers mètres. Je me poste au sommet et prend une photo de mon Phiphi en plein effort.
Tout le monde est désormais sur le même parcours final 123 ,72 et 43 km. Nous descendons alors vers le prochain ravito qui se situe à Saint Christophe. Nous sommes alors à nos montres au 84ème km. Plus de barrière horaire pour nous. Nous nous encourageons mutuellement. La chaleur atteint nos organismes. Sentiment de lassitude et là c’est le mental qui joue son rôle primordial. Ne rien lâcher, finir coute que coute. Cela fait déjà un moment que l’on ne court plus afin de conserver un maximum d’énergie pour finir. A 10 km de l’arrivée en montant sur une partie route, je ressens une grosse brulure à l’avant du pied droit. Une ampoule vient d’éclater. Je mets le clignotant à droite, me fais un pansement réparateur et reprend difficilement la marche. Phiphi, mon cher binôme m’a attendu et nous poursuivons notre chemin de croix. En descendant vers le ravito suivant, de loin sur le parcours on voit une voiture de pompier en plein champ. On y arrive et les secours sont en intervention auprès d’un concurrent ayant fait une insolation. Notre angoisse jusqu’à la fin sera de subir les mêmes effets que ce traileur. Passage de la dernière ascension à la Garde d’Eycenac. Grimpette courte mais très pentue. Avec Phiphi, on est en surchauffe et on fait une halte de 2-3mn à l’ombre à moitié d’ascension. On arrive juste avant le dernier ravito dans un village où un de ses résidents a laissé à disposition des traileurs un tuyau d’arrosage ouvert. Avec mon acolyte on remplit nos réserves d’eau, et on asperge nos casquettes et manchons (remis pour éviter les coups de soleil sur les bras). Durant 1km la sensation de fraicheur est bien présente mais le soleil reprend le dessus juste avant d’arriver au dernier ravito à Les Chibottes. Nous avons parcouru à nos montres 96 km et les bénévoles nous informent qu’il ne nous reste que 5 km à parcourir. C’est gagné nous y sommes, mais à nos dépens nous allons déchanter quant au final.
Nous partons et nous débutons par la montée d’une quinzaine de marches de 70 cm chacune (style Réunion la Diagonale), enchainement avec un passage de pierriers d’une centaine de mètres (gros blocs de pierres style L’Echappée Belle), puis descente très technique et pentue. Seulement 1 km de parcouru. Ok, les traceurs sont très vicieux ! Nous avons désormais en vue le Puy en Velay. Nous contournons toute la ville afin d’entamer la descente. Plus que 2 km. Nous y arrivons, un panneau nous avertit « attention- descente très dangereuse ». T’inquiète, nous allons faire attention. Au vu des efforts fournis depuis plus de 22h, on ne va pas se « crasher »
lamentablement à 2km de l’arrivée. Avec Phiphi, on prend notre temps en sécurisant tous nos appuis. Nous entrons alors dans le Puy et pénétrons dans la vieille ville pavée. Les barrières UTMB sont en vue, l’arrivée est proche.
Dernier effort à fournir, l’ultime montée vers le pied de la cathédrale. Ereintés, nous ne faisons même pas l’effort de courir. Un check avec Phiphi, un sourire complice et nous passons la ligne d’arrivée ensemble.
101 km en 22h27 avec 3 896 m de D+ 4 161 D- et des températures avoisinant en fin de parcours 35 degrés.
Un grand merci à Phiphi, qui m’a permis par sa présence de terminer mon plus gros challenge trail de l’année 2022. J’ai eu la confirmation ce weekend, qu’en trail la chaleur n’est pas mon amie.
935ème sur 2420 partants et 6ème M6 sur les 15 Finishers en 48h33' malgré la blessure au genou !
Epilogue d’une aventure prévue depuis 2 ans et balayée en 2020, comme la plupart des courses par la crise sanitaire. Le départ de la 32e édition de la Diagonale des fous était enfin donné ce jeudi 21 octobre à 21 heures, par une succession de 5 vagues pour respecter les conditions sanitaires. Pour moi, affecté dans la 3ème vague ce fut à 21h20 !
ACCLIMATATION :
Mais revenons quelques semaines en arrière ; 2 mois plus tôt rien n’était encore garanti avec la situation encore précaire à la Réunion ; Couvre feu partiel, piques-niques interdits , rassemblements interdits ! Seuls quelques légers signes d’amélioration nous permettaient d’entrevoir une issue favorable. Rapidement les indicateurs s’amélioraient et avec des accords drastiques entre le Préfet et l’Organisation du Grand Raid, le feu vert était enfin accordé.
Arrivé un mois avant le Jour J, je devais en profiter pour parfaire ma préparation sur
place ; Plusieurs sorties sur les sentiers d’Entre-Deux, dont deux montées au " Dimitile ", via le Sentier du Zèbre d’abord, puis celui du Bayonne ensuite me permettaient de constater une certaine forme.
L’arrivée précoce des copains, Nicolas et Dominique Guillout, Pierre Chansigaud et mon beau frère Gérard Racinne, sonnait l’heure de la traditionnelle sortie de 3 jours pour une reconnaissance d’une partie du circuit. Cela leur permettait également de s’adapter à la spécificité unique des sentiers Réunionnais, escarpés et abrupts à souhait. Cela nous a permis également de reconnaître la nouvelle variante " Roche Plate à Dos d’Âne " en remplacement du Maïdo, jugé dangereux. Très belle sortie à laquelle se sont greffés des trailers à la recherche de compagnons de route ‘’Bernard et Manon’’ ainsi que mon gendre ‘’Clément’’ et des amis de longue date ‘’Thierry et Laurence’’ pour la dernière étape. Malgré une météo capricieuse en début, ce joyeux petit groupe devait bien apprécier l’aventure qui permettait à chacun de se mettre en confiance.
JOUR J ; PREPARATION ; ENTREE EN SAS
Après une nuit légèrement agitée, sans doute comme beaucoup de monde, réveil vers 7h00 . Petit déjeuner puis préparation du sac, méthodiquement et tranquillement. Tout est noté sur une fiche sur l’ordinateur. Le travail est déjà mâché puisque le contrôle a eu lieu lors de la remise des dossards la veille. Il ‘y a plus qu’à répartir le matériel obligatoire et les articles complémentaires indispensables dans les différentes poches ainsi que dans les sacs d’assistance à déposer à l’entrée du sas. Le plus important, savoir exactement dans quelle poche se trouve chaque chose. Rien n’est plus stressant que de chercher en course, ce dont on a besoin.
Petite mise à jour des N° de dossards sur facebook pour le suivi de tout le groupe par les copains, amis , famille, etc ….
L’après midi, petite sieste où l’on a du mal à s’assoupir, mais au moins, le corps se repose.
A 18h30, c’est l’heure . Nicolas et Dominique me récupèrent juste au bout de la rue et c’est parti !
Nous roulons sans encombre, trouvons une place de stationnement rapidement et nous voici à la porte du site de départ. Nous restons quelques minutes, assis sur le trottoir. Dominique et Nico veulent profiter
encore un petit moment de leurs compagnes. Pour eux, c’est la 1ère grande aventure !
Nous entrons ; Prise de température, pass sanitaire, dépos des sacs d’assistance aux différents camions et direction les tivolis, où nous pouvons nous poser sur un banc avant le départ. Nous retrouvons Pierre puis Manon, notre compagne des 3 jours nous rejoint à son tour. Gérard dort dans un coin ! Didier nous rejoint enfin.
JOUR J ; LA COURSE
L’heure du départ a sonné . 21h00, Nicolas s’élance avec la 1ère vague ; Ce sera ensuite au tour de Gérard, Dominique et Pierre à 21h10.
Didier est parti aux toilettes et tarde alors qu’on nous demande de rejoindre notre sas. Manon et moi nous précipitons de justesse , juste au moment où on avance sur la ligne de départ.
Avec l’expérience, je me faufile du bon côté des 500 concurrents pour être bien placé. Manon à mes côtés.
Le speaker chauffe le peloton ; c’est l’heure de la " Hola " et des bras levés ; la musique de départ ajoute à la pression qui monte à son paroxysme ! 10, 9,8,7,6,5,4,3,2,1 C’EST PARTI !!!
Nous nous élançons sur le front de mer dans une ambiance incandescente extraordinaire où la crise sanitaire est oubliée ; Des dizaines de milliers de spectateurs exultent, vocifèrent , acclament au son des percussions et des djumbés sur plus de 3 km. Tout le long, les enfants tendent les mains pour recevoir une petite tape des coureurs. Il faut sacrifier à la tradition par ci par là ! Avec les coureurs répartis sur les vagues, l’allure est supérieure à d’habitude et il faut temporiser pour ne pas se mettre dans le rouge.
Une fois, passés ‘’Terre-Sainte’’ la route commence à s’élever et le rythme à baisser. Avec Manon à mes côtés depuis le départ, nous commençons à doubler ceux qui se sont laissés emballer. Nous passons ‘’Bassin Plat’’ avant de prendre les chemins dans les champs de cannes que nous quittons avant d’entrer à " Ilet à Vidot " où la foule en liesse se déchaine à nouveau . A ce moment là, je m’aperçois que Manon a décroché .
Je passe "Ilet à Vidot " 14,7km et 660mD+ en 1h39’ soit 10’ d’avance sur mon tableau de marche. A partir de là, changement de décor ; Le silence est revenu et place aux sentiers tortueux qui s’élèvent dans la forêt dans une procession de frontales.
Pas de bouchons pour notre vague, seuls quelques ralentissements lors de passages un peu critiques. J’arrive à " Notre Dame de la Paix " 1565m de D+ à 1h20 du matin, soit 4h00 de course, soit 33’ d’avance sur mon programme.
Je continue de monter une portion de route avant de reprendre, chemin et sentiers , sous bois, alpages.
Soudain, alors que les premières lueurs de l’aube pointent à l’horizon, je me coince le pied dans un trou de passage de vaches et mon genou tourne . Petite douleur, mais à priori, rien de grave. Je continue à monter à travers les cryptomérias avant de déboucher au ravitaillement "du Nez de Boeuf " à 4h20, soit 7h00 de course. Que cette montée a été longue !!! J’ai toujours 30’ d’avance mais je marque le pas et mon genou commence à me titiller.
Je poursuis sur une partie que j’aime bien sur un sentier basaltique où il ne faut surtout pas
accrocher les chaussures sous peine de chute assurée sur la lave effilée. Passage vers "Piton textor "puis c’est la longue descente vers "Mare à Boue " d’abord sur les sentiers de lave, puis dans les sentiers d’alpages souvent bordés d'arums. La douleur est plus présente en sautant de rochers en rochers. Le paysage est magnifique avec le Piton des Neige qui émerge des nuages avec le soleil levant .
J’arrive à " Mare à Boue " vers 6h04 du matin en 8h44’ de course. Plus que 25’ d’avance que je vais perdre sur place. Petit ravitaillement avec une assiette de pâte et un petit morceau de poulet . Ca fait du bien ! Je fais le plein d’eau et me dirige vers la tente médicale . Je patiente 15’ avant de voir un médecin qui après palpation ne trouve rien à mon genou, sinon un petit étirement d’un tendon . Il me donne un doliprane en m’assurant que ce n’est pas grand-chose ! Du temps de perdu pour rien, d’autant que la douleur reviendra vite en descendant " Kérveguen " Pour l’heure, je repars en profitant du sentier toujours bordé d’arums et de genêts . C’est toujours aussi
beau par ici. Rapidement, le sentier s’élève en sous bois et çà devient marécageux ! Ca change de 2017 où c’était sec ! " Mare à Boue " porte bien son nom ; mais j’ai connu pire, surtout en 2012 ! Il faut sauter sur les branches placées au sol pour éviter de s’enfoncer jusqu’aux chevilles. Pour la 1ère fois en 6 participations, çà bouchonne sans cesse . l’effet des vagues où les coureurs se sont rejoints entre eux et avec ceux du " Zembrocal " Quelle galère ! Nous alternerons passages boueux et rocheux jusqu’au sommet de Kérveguen .
Surprise, une fois n’est pas coutume , la vue sur le " Cirque de Cilaos " est imprenable, complètement dégagée ! Le " Piton des neiges " qui surplombe à droite, Le " Bonnet de prêtre à gauche " et la vue à 360° sur le Cirque en face ! Que c’est beau !
La descente commence sur un sentier humide à souhait ; Pire que la semaine précédente ! Cà re bouchonne
à nouveau. Entre cette descente hyper abrupte et technique à fort pourcentage sur la roche humide et les bouchons, c’est l’apothéose en terme de dangerosité ! 3 trailers chutent devant moi , dont un bousculé par un coureur impatient . Il sera rattrapé de justesse par ce dernier et un autre, par les poignets évitant une chute de plusieurs centaines de mètres ; Ca refroidit !
Néanmoins, j’arrive en bas sans problème, hormis la douleur au genou bien réveillée. Sur la route qui rejoint le "Bras de Benjoin " j’entends " Christian, Christian " par l’arrière , C’est Manon qui est à mes trousses ! Nous faisons un petit bout de chemin ensembles, mais elle est plus fraîche que moi et je l’enjoins de ne pas m’attendre, nous nous retrouverons peut être à " Cilaos " En fait non, ce sera beaucoup plus tard .
Arrivée à " Cilaos " sous les acclamations du public (surtout que je suis un des rares à courir). 65km et 3336mde D+ de fait . J’ai repris 40’ sur mon tableau de prévision et j’en profite pour aller voir les kinés où je dois patienter encore 15’. L’un d’eux m’ausculte pour m’annoncer que c’est juste un petit os déplacé . Il me
le remets sois disant en place en m’assurant que ce n’est rien. La bonne blague. Déjà 2 avis différents !!! je m’empresse de récupérer mon sac d’assistance . Je me change au soleil , c’est bien agréable. Je passe ensuite à la salle de restauration où je prends quelques pâtes avec un peu de tomate écrasée car Je n’ai envie de rien d’autre. Je constate que là encore, comme partout, les bénévoles sont aux petits soins pour les coureurs que ce soit aux pointages, comme à la restauration ou aux postes de commissaires.
J’ai dû perdre beaucoup de temps entre les soins, le sac d’assistance et le petit repas mais pas trop le choix. Ma 2ème place actuelle en M6 me booste un peu et je repars en pleine chaleur.
La montée de "Cascade Bras rouge " sous un soleil implacable est un calvaire, surtout que j’ai mal de plus belle au genou. Je me demande si je vais pouvoir m’engager sur la montée du " Col du Taîbit " C’est l’entrée dans "Mafate " et pas de retour possible avant "Dos d’Âne " je doute, je doute , mais non, ce n’est pas possible de jeter l’éponge ! Rien que d’y penser est une aberration !
Pourtant, derrière moi, un gugus n’arrête pas de geindre au téléphone avec son épouse, son frère et je ne sais qui. Il veut se faire récupèrer au Pied du Taïbit, jurant qu’il ne fera plus de p… d’Ultras de sa vie ! Il me colle le bourdon, mais je ne peux pas le lâcher, il me colle aux basques. J’arrive au " Pied du Taïbit " et j’ai repris malgré tout 20’ sur mon tableau de marche. Je ne me pose même plus la question et je repars au plus
vite.
Je monte doucement à mon rythme, mais régulièrement . J’appuie sur mes genoux pour limiter la douleur et çà passe assez bien. Arrivé à l’ "Ilet aux Salazes ", je ne m’arrête même pas prendre la fameuse " tisane ascenseur " qui est offerte . Sacrilège !
J’arrive au sommet du col et bascule aussitôt sur " Mafate " J’arrive à Marla à 18h45 . Plus que 15’ d’avance
et je vais les perdre à attendre mon tour au service médical. Il me faut absolument un strap pour me
soulager. Enfin un médecin, sans cesse dérangé arrive à m’ausculter. Re verdict du tendon avec cette fois une proposition de strap pour me soulager. Enfin ! D’autre part, je suis toujours 2ème .
Après une petite soupe de pâtes, je repars. J’aurais bien fait une petite sieste au soleil, mais la musique est vraiment trop forte à cet endroit.
Je repars donc pour la montée jusqu’à la " Plaine des Tamarins " où ces arbres moussus , couchés, tordus,
entremêlés vous feraient penser à un décor fantasmagorique d’halloween ! Bref, la montée se passe bien, je suis à mi course et j’enchaîne par " le Col des Bœufs . Ca va vraiment mieux.
La descente sur " la Plaine des merles " où la nuit me prend se passe bien, celle du " Sentier Scout " également, mais je la trouve longue surtout que la douleur me reprend.
Je trouve quelques compagnons de course pour la rude montée à "Ilet à Bourse " où j’arrive avec 1h15 d’avance sur mon tableau, mais j’ai besoin de dormir depuis un moment. Partout des coureurs dorment sur le bord du sentier. A côte du pointage, plusieurs coureurs dorment, allongés dans leur couverture de survie. Il fait très froid, mais j’ai vraiment besoin de dormir. Je mets un vêtement chaud et m’allonge à même le sol sous ma couverture de survie également. Une bénévole me propose de me réveiller 30’ plus tard. J’accepte et essaie de dormir malgré le bruit. J’ai dû finit par dormir une vingtaine de minutes et me réveille 2’ avant que l’on me réveille. La bénévole m’aide à me rhabiller car je suis gelé et frissonne. Je repars au pas de course pour me réchauffer
Arrivé à Grand Place, 98km, j’ai rétrogradé à la 6ème place M6. Peu importe, je repars pour la partie que je juge la plus difficile du parcours , la descente de la " Roche Ancrée " et remontée sur "Roche Plate " . Des centaines et des centaines de marches à monter. Alors que je commence la montée , je sens l’eau couler sur mon short, tee-shirt ! J’ai vite compris : Ma poche à eau Salomon, toute neuve pour l’occasion vient de percer. Heureusement il me reste une flasque de 500ml , c’est peu mais j’économiserai l’eau . je change juste de tee-shirt . A ce moment, " hello Christian " C’est à nouveau Manon ! Elle a dormi aussi et nous repartons pour la rude montée de " Roche Plate " On en voit jamais le bout. Le Comble , en y arrivant, on nous annonce 45’ de plus dans les rochers pour rejoindre le poste de ravitaillement déplacé plus haut. En effet l’école, menacée par les risques de chutes de pierres liées à l’incendie du Maîdo est fermée.
Dépités, comme tous, nous repartons pour la grimpette jusqu’au ravitaillement. J’ai toujours 1 heure d’avance ; Un bénévole me donne une bouteille de coca remplie d’eau à mettre dans mon sac pour me dépanner et c’est reparti pour les "Orangers " où le poste se situe dans l’ancienne école de mon gendre "Clément ". Manon s’est arrêtée à l’entrée de l’Ilet pour dormir à nouveau. Je ne la reverrai plus avant mon arrivée.
Je m’arrête à peine et je me lance dans la descente jusqu’au " Captage des Orangers "! J’adore ce sentier où
la rivière joue à cache- cache avec les rochers jusqu’à former de magnifiques bassins . Au captage, je me lance dans une nouvelle descente jusqu’aux "lataniers" et la "Rivière des galets" . je m’attendais à passer sur la passerelle "Bras Doussy" mais le passage se fait dans l’eau !
En remontant, j’ai du sable dans la chaussette droite. Je la change au lieu de changer les deux , ce qui me causera quelques petits désagréments plus tard !
Pour l’heure, je poursuis mon chemin vers "Deux Bras". Plusieurs traversées de rivière, sur des rochers , c’est plus confortable. Dans la vallée, j’arrive à courir plusieurs km, c’est assez rassurant, mais c’est long.
Arrivée à "DEUX-BRAS" 120km et 7200mD+ . Seconde base de vie sous un soleil brûlant. On nous annonce 40°. J’ai perdu 52’ sur mon tableau, mais ce qui m’importe désormais est de terminer le mieux possible, après cette difficile montée de Dos d’Âne qui nous attend Contrairement à d’autres coureurs, je ne
suis pas confronté au manque d’eau. Je mange une assiette de pâtes toujours servie par de charmants bénévoles. Je fais refaire mon strapping avant de récupèrer mon sac d’assistance et je pars à l’assaut de " Dos d’Âne ". La montée sera vraiment très dure sous la chaleur écrasante et je monte tranquillement et régulièrement. Enfin la grosse touffe de bambous géants qui annonce le sommet. Le robinet d’eau en face du sentier est pris d’assaut. J’ai la bonne surprise de retrouver mon ami et ancien entraîneur de l’époque où je courrais le marathon, Jean-Pierre Gorgeon. Nous
échangeons quelques mots et je repars vers " Chemin Ratineau " J’ai du mal à reprendre la course et j’adopte la marche active. Après le poste, c’est partie pour la descente de la "Kalla" l’enfer redouté de tous les coureurs. Le début est épique car les rochers sont énormes et il faut s’aider des arbustes, lianes et tout ce que l’on trouve pour desccendre. Courte mais rude remontée jusqu’à la grotte de la "sorcière Kalla" avant de redescendre jusqu’à "La Possession" par un chemin rocheux à souhait. Curieusement, alors que je suis épuisé, cuit par la chaleur , cette partie se passe assez bien pour moi et je peux alterner course et marche comme à chaque fois. Par contre mon dessous de pied gauche est échauffé ; J’aurais dû changer mes 2 chaussettes lors de la traversée de rivière. J’arrive à la Possession et j’ai repris mon
heure normale de passage. Je file au poste médical où je perds encore 15’ pour soigner mon pied , mais ce sera efficace ! Je me ravitaille et repars assez vite. Alors que je viens de quitter le poste, j’ai le plaisir de
retrouver Anne, sa fille Jeanne et Christelle. Ca fait du bien de discuter un peu avec des amies, mais je ne peux m’attarder trop longtemps car mon fils Stéphane vient de me renseigner sur le classement M6 et j’ai retrouvé la 3ème place M6, et nous sommes 5 dans un mouchoir de poche. Je repars donc en direction du " Chemin des Anglais". En chemin, je m’arrête dans un bar acheter une bouteille de 50 cl d’eau pour complèter ma flasque ; c’est plus pratique que ma bouteille d’1 litre dans le sac à dos que je traîne depuis le matin. Finalement la boisson m’est offerte par le patron "Sympa".
J’attaque donc les pavés du Chemin des Anglais, toujours sous la chaleur implacable. Les pierres du bas côté sont brûlantes !!! Les premiers lacets sont très raides et éprouvants ; Les successions de ravines à descendre et remonter le sont également, mais j’avance à un rythme correct , enfin je pense ! la dernière descente sur " Grande Chaloupe " est complexe avec les pierres dans tous les sens, il faut être très prudent. A Grande Chaloupe, j’ai perdu 46’ et sans doute mon espoir de podium, mais seule compte à présent la certitude d’aller au bout ! Je
repars pour l’ultime montée qui débute par une nouvelle portion de "Chemin des Anglais jusqu’à St Bernard , puis jusqu’au "Colorado " La nuit me prend à la sortie de St Bernard . La montée dans la terre rouge se fait surtout dans une saignée étroite de terre très raide, un goulet interminable. Néanmoins j’arrive assez vite au sommet et je rejoins le poste de contrôle et de ravitaillement. J’enfile le débardeur de l’organisation obligatoire, j’avale un peu de soupe et je repars pour la dernière descente sur "La redoute"
Ce sera un enfer ! Mon genou me fait à nouveau souffrir et j’ai vraiment du mal sur ce sentier très rocheux. Je m’accroche aux branches, aux rochers de côté , enfin, où je peux pour limiter la douleur à chaque effort ! Alors que les autres fois, je descends en 45’, je mettrai 1heure de plus !
Néanmoins, j’arrive en bas et il reste un petit km pour rejoindre l’arrivée ; Je mets un point d’honneur à courir cette portion et l’arrivée sur le stade donne des ailes. Au dernier virage, mes petits enfants m’attendent, depuis longtemps d’ailleurs ! Ils s’élancent à mes côtés pour le dernier hectomètre ; Quelle émotion ! Rien que pour ce moment inoubliable, je n’aurais jamais pu renoncer ! Nous passons la ligne sous les acclamations et j’ai du mal à refouler une petite larme de bonheur !
Le bonheur de passer la ligne avec eux a effacé en un instant des heures de galère !
C’est fait , ma 6ème Diagonale des Fous est bouclée en 48h33’!!!
Au final, à 30 'près j ai malgré tout tenu ma prévision horaire de 48h et de me classer 935ème sur les 2420 partants et 6ème M6 sur les 15 qui terminent
L'Aventure "Diagonale des Fous" s'achève avec cette 6ème édition ; Place à ma 1ère participation au "Trail Bourbon" en 2022 pour mes 70 ans !
Tout d'abord, un grand merci à l'équipe d'organisation, qui s'est battue toute l'année pour maintenir cette magnifique édition 2021!
Un grand merci à tous les bénévoles pour leur gentillesse et leur disponibilité et leurs encouragements !
Merci à tous les membres de ma famille et mes amis qui m'ont beaucoup encouragé , apporté leur soutien ou suivi à distance !
Merci à mes petits enfants qui ont absolument tenu à venir franchir la ligne d'arrivée avec moi ! 😍Et bien sûr ma fille, mon fils et mon épouse qui les ont accompagné
Merci à mes amis EPA ou proches pour leur bonne humeur générale pendant les 3 jours de reconnaissance sur place ; Vous avez été formidables !
Toutes mes félicitations à l'équipe EPA , Finisher à 100/100 que ce soit sur la Diagonale des Fous ou le trail Bourbon et bien sûr à tous mes amis également engagés et tous Finishers !
Une grosse pensée pour mes compagnes de club qui, malheureusement n'ont pu prendre le départ de cette édition !
Nous avons souvent croisé les doigts pour que ces épreuves soient maintenues, sans jamais baisser les bras afin d'être prêts le Jour J et nos espoirs ont été récompensés. Ce 2ème gros week-end de trails collectifs EPA depuis la reprise de nos épreuves de prédilection mi juillet sera globalement signe d’une belle réussite !
TOUR DES CIRQUES : à Vieille Aure ; 120km et 7000mD+
Pierre Bourry , pour une 1ère expérience sur un Ultra Trail et particulièrement de ce format et de plus sans bâtons de Trail, s’ en sort très honorablement . Très à l’aise et en bonne position les 2/3 de la course, son final sera beaucoup plus difficile avec des quadris en feu !
Néanmoins, il s’accrochera pour terminer largement dans le 1/5ème de la course , 74ème et 44ème senior en 29:23:34 Un grand bravo et de bon augure pour la suite !
TOUR DE LA GRANDE CASSE à Pralognan La Vanoise ; 66km et 3950mD+
Une belle délégation EPA avec 6 Finishers sur 7 trailers au départ d’une épreuve vraiment très difficile et exigeante où malheureusement 1/3 des participants ne franchit pas la ligne d'arrivée, dont une bonne partie mis hors course par les barrières horaires.
Dans ce contexte , superbe course de Pierre Chansigaud , qui faisant parler ses talents de montagnard se hisse à la 43ème place (6ème M2) en 11:13:39 ! Bravo, une bonne étape avant La Diagonale des Fous en octobre !
Ensuite, belle course en duo pour moi-même et Didier Gaudefroy dont c’était la 1ère épreuve en haute montagne et qui s’en sort très honorablement. Nous franchissons donc la ligne en 13:17:14 à la 84 et 85ème place et 1er M6 pour moi (mais seul arrivant dans cette catégorie)
Arrivée ensuite du duo Patrick Léger et Stéphanie Chansigaud dont c’était également la 1ère expérience sur une épreuve de cette distance avec une très belle réussite . Ils terminent en 13:31:00 à la 90 et 91ème place dont 7ème F et 2ème M1F pour Stéphanie ! Un grand bravo à tous les deux !
Rénald Hervé, victime d’un petit coup de moins bien arrive néanmoins à le surpasser
pour se classer à la 95ème place (13ème M2) en 13:43:57 . Un bel exemple de courage !
Par contre, manque de chance pour notre ami Didier Maitre, victime de problèmes digestifs et qui malheureusement ne pourra franchir la barrière horaire du 54ème km pour quelques minutes.
ECHAPPEE BELLE : à Vizile : 149 km et 11 400 m D+ . Sans doute l’Ultra réputé comme le plus dur de France métropole
Sans doute une grande désillusion pour nos 3 représentants qui malgré une grosse préparation en vue de cette échéance ont dû jeter l’éponge. Sur l’épreuve en duo, Philippe Morin et Pascal Cougnon, après plus de 16h de course ont pris l’option de renoncer au 41ème km. N’ayant plus que 30’ d’avance sur la barrière horaire, ils ont jugé plus prudent et c’est tout à leur honneur, de renoncer à continuer dans la nuit au risque presque certain de ne pas passer la suivante .
De son côté, Pierre Hay, pourtant à l’aise jusquà une cinquantaine de km eut lui aussi des problèmes gastriques l’empéchant de s’alimenter. Manquant de carburant, il ne put passer la barrière du 60ème km .
Nos 3 compères auront sans doute l’occasion de rebondir bientôt, puisque Philippe et Pierre sont déjà engagés pour le Trail de Belle Île en mer fin septembre ainsi que la Diagonale pour Pierre, Pascal se donnant le temps de la réflexion.
RESULTATS :
TOUR DES CIRQUES :
PIERRE BOURRY : 74ème et 44ème senior en 29:23:34
TOUR DE LA GRANDE CASSE :
PIERRE CHANSIGAUD : 43ème et 6ème M2 en 11:13:39
CHRISTIAN BAIGUE : 84ème et 1er M6 en 13:17:14
DIDIER GAUDEFROY : 85ème 5ème M4 en 13:17:14
STEPHANIE CHANSIGAUD : 90 et 7ème F et 2ème M1F en 13:31:00
FINISHER : Diagonale des Fous à La Réunion 2002, 2007,1010 et 2012 ou je me classe 1er V3 , 2017, 2021 et 2022 avec ma fille Céline
UTMB : 2008 et 2011
Marathon des Sables 2010
Objectif : 2023 : Senpereko Trail - Montan'Aspe - Trail des Cathares
Date de naissance : 28/08/1952
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Mes Entraineurs
Roger PASSARD:Professeur d'Education Physique et Responsable de l'ALERTE GRAYLOISE, qui de cancre en sport m' a propulsé
en deux ans "Champion Départemental Minime de Cross" à PORT SUR SAÔNE
Jean-Pierre GORGEON :Co-équipier et Entraineur à l'ASPTT
POITIERS m'a permis de réaliser :
15'48"70 sur 5000m, le 14/06/1997 lors des Championnats Régionaux à NIORT (45ème Perf Nationale V1et
5ème M45)
33'42"60 sur 10 000m le 31/05/1998 lors des Championnats de France Vétérans sur Piste à LYON PARILLY
( 21ème Perf Nationale V1 et 6ème M45)
2h40'46" au Marathon le 12/10/1997 lors des Championnats de France de Marathon à REIMS (95èm Perf
Nationale V1 et 31ème M45)
Jean-Claude
FARINEAU:avec qui j'ai partagé depuis 1984, les charges, parfois lourdes de Dirigeant
à l'ASPTT POITIERS, puis au PEC à partir de 1999. Grâce à ses entrainements judicieux, je n'ai jamais raté une qualification aux Championnats de France de 10
km Jean-Paul GOMEZ :Finaliste Olympique du 10 000m à MONTREAL en 1976 : Bien que ne m'ayant jamais
entrainé m'a toujours apporté des conseils éclairés, notamment lorsqu'il entrainait à mes côtés l'école d'Athlétisme de L'ASPTT